La pluie ne nous quitte pas pendant tout le trajet jusqu’à Kalauw, petite ville située dans les montagnes de l’état Shan. Heureusement elle s’arrête lorsque nous arrivons à destination. Nous avons prévu de commencer notre trek le lendemain et nous accueillons cette accalmie avec joie !
De Kalauw à Nyaung Shwe
Nous allons marcher de Kalauw jusqu’au lac Inlé situé un peu plus à l’est de l’état Shan. Grâce à une touriste française rencontrée au détour d’un petit-déjeuner à Mandalay nous passons par une agence très bon marché et très bien notée. C’est parti pour 60 kilomètres de marche en 2 jours et demi !
Notre groupe est constitué de deux soeurs hongkongaises, Joyce et Evelyn, un américain de San Fransisco, Dima, un hollandais, Jelle et deux anglais de Manchester, Will et Georges. Notre leader et guide s’apelle Mj Mj mais cela se prononce Mo Mo, ce qui est bien plus facile !
Nous démarrons à 8h du matin d’un pas décidé sous un beau soleil. Nous avons de la chance car les jours précédents les groupes sont partis sous la pluie ! Tout le monde fait connaissance, nous en sommes quasiment tous à 3 ou 4 mois de voyage mais Louis-Alban et moi sommes les seuls à continuer aussi longtemps. Autre point commun, nous avons quasiment tous quitté notre travail pour voyager.
La marche nous avait manqué et nous sommes heureux de nous balader dans la forêt tropicale et de gravir une montagne. Nous déjeunons à son sommet dans un petit restaurant qui n’est pas là par hasard. Le trek jusqu’au lac Inlé étant très prisé des touristes qui sont de plus en plus nombreux à le faire en haute saison, les locaux ont su s’adapter. Nous avons de la chance car nous sommes en basse saison et nous sommes seuls. Nous ne croiserons d’ailleurs qu’un seul groupe de trois personnes pendant toute la randonnée.
Le soleil nous accompagne toujours lorsque que nous reprenons la route. Tout le monde avance à peu près au même rythme et Mo Mo nous fait passer par des villages où il nous donne des explications sur les traditions et les populations locales. Il est très drôle, il a tout le temps un grand sourire collé au visage et est aussi très intéressant. Cela fait maintenant 5 ans qu’il accompagne des touristes et sa curiosité lui a permis d’acquérir une très bonne connaissance du monde.
La pluie nous surprend alors que nous nous reposons dans une clairière. Tout le monde enfile son poncho et nous nous rendons compte que nous ne sommes pas les plus ridicules. Entre ponchos trop petits car à la taille des locaux et ponchos de couleur douteuse, nous ne nous en tirons pas trop mal.
La pluie s’intensifie et nous nous retrouvons à marcher sous des trombes d’eau sur les rails du train. Aucune inquiétude selon Mo Mo, le train est tellement lent au Myanmar qu’il n’y a pas de risque qu’il nous écrase … Nous continuons pendant plusieurs kilomètres et arrivons, trempés des pieds à la tête, vers 17 h à notre premier gîte.
Ce soir là nous dormons dans un bâtiment où le rez-de-chaussé nous sert de salle commune et le premier étage de chambre commune. C’est rustique mais nous commençons à avoir l’habitude ! Un employé de l’agence de trek qui fait office de cuisinier nous a rejoint et nous cuisine multitude de spécialités du pays. C’est simple, savoureux et très copieux ! Nous dînons dans une très bonne ambiance et sommes ensuite rejoints par Mo Mo qui a dîné avec la famille qui nous reçoit.
En plus de sa bonne humeur constante et communicative, Mo Mo est un conteur né. Il parle de son pays, son histoire et son actualité mouvementée. Il nous parle même des Rohingyas, sujet sensible au Myanmar. Nous apprenons aussi qu’il est musulman chiite mais que la plupart de ses amis sont bouddhistes car, va savoir pourquoi, il n’aime pas traîner avec ses coreligionnaires. Il connait donc très bien la religion bouddhiste mais en a un regard extérieur. Il nous explique que le gouvernement militaire avait offert une carte d’identité au Rohingyas afin de récupérer leur vote pour la dernière élection nationale. Suite aux élections, on leur a dénié tous leurs droits. Depuis, les populations locales sont massacrées tant par les milices Rohingyas que les militaires du Myanmar. C’est étrange de se dire que l’on est seulement à quelques centaines de kilomètres de ces atrocités.
Il nous raconte la persécution des musulmans autres que les Rohingyas par les bouddhistes. Les appels au meurtre par les moines bouddhistes. Qui l’aurait cru. Ce n’est pas l’image que l’on se fait de cette religion. Mais dans les campagnes, et cela semble évident, les moines ont une très grande influence sur les habitants qui sont très pieux. Certes, ce n’est pas la majorité mais cela montre qu’il y a aussi des extrêmes dans cette religion. Il nous relate toute l’histoire politique du pays, du général Aung San, père de Aung San Suu Kyi et idole du pays au même titre que sa fille, aux tensions entre les différents états et tribus du pays. C’est passionnant et terrifiant à la fois.
Il nous apprend par exemple qu’il est courant qu’une tribu qui veut s’approprier le territoire d’une autre envoie une dame âgée mendier dans le village en question afin de repérer les lieux et de pouvoir ensuite attaquer l’endroit plus aisément.
Mo Mo est aussi fan de Facebook et de vidéos YouTube qu’il adore nous décrire. C’est comme cela que nous apprenons qu’internet n’est pas censuré au Myanmar. Nous pensions que c’était le cas car le gouvernement militaire dispose encore d’une bonne partie du pouvoir politique.
La nuit se passe bien. Je ne dors pas car l’un de nos co-trekkeur ronfle et que j’ai l’impression que le cafard que j’ai trouvé sur mon oreiller en me couchant est revenu. Louis-Alban ne dort pas bien non plus mais le reste du groupe nous dit avoir passé une très bonne nuit … Hum.
Le lendemain, après un petit-déjeuner copieux préparé par notre chef nous nous mettons en route. Nos muscles et articulations nous font souffrir mais au bout de quelques pas, ils se réchauffent et ne se font plus sentir.
Il fait bon et nous longeons d’immenses champs et paysages colorés. Nous croisons des familles en train de travailler la terre, des buffles et des vaches au travail.
Quelques heures plus tard, nous faisons une halte dans un village de la tribu Pa’O. Une vieille dame en habit traditionnel nous accueille avec du thé et des petits gâteaux pendant qu’elle s’affaire sur son métier à tisser. Mo Mo nous apprend que si les femmes de la tribu Pa’o sont habillées en noir et portent un turban coloré sur la tête c’est parce que leur tribu est chargée, depuis des millénaires, de veiller sur l’œuf noir qu’une femme dragon leur a confié suite à ses déboires avec son mari humain qui ne connaissait pas sa condition de dragon (histoire très raccourcie comme vous pouvez l’imaginer).
Nous arrivons ensuite à notre étape déjeuner à bout de force ! Il ne pleut toujours pas mais la boue de la veille qui se colle à nos chaussures ne nous aide pas car elle ajoute plusieurs kilos à chaque pied … Nous sommes tous dans la même situation sauf Dima qui porte des tongs mais pour qui le risque de sangsue est plus élevé. Tout le monde s’écroule en attendant le déjeuner qui n’est malheureusement pas servi longtemps après notre arrivée car, notre chef venant en scooter, il a eu le temps de le préparer. Nous goûtons encore une fois à de la très bonne cuisine locale. Cet homme est bon à marier !
C’est repus mais épuisés que nous repartons et nous enfonçons à nouveau dans la forêt tropical pour plusieurs kilomètres. Les paysages sont superbes et très différents. La pluie nous surprend plusieurs fois et nous ne savons plus quoi faire de nos ponchos, les mettre, les retirer, enlever juste la capuche … C’est compliqué ! Heureusement que nous les gardons la plupart du temps car une série noire de glissades dans la boue va contaminer le groupe et même Mo Mo. Chaque chute provoque un fou rire général !
Après plus de 8 heures de marche, à travers bois, plaine, boue, cailloux, pluie, sangsue, montées et descentes, nous arrivons au gîte. Surprise, ce serait apparemment le seul gîte qui propose de la bière fraîche. Je ne sais pas si l’histoire est vraie mais la bière est bien fraîche et c’est tout ce qui compte ! Notre hôte est un ami de Mo Mo à qui il a suggéré de construire une cabane pour accueillir des touristes. Ce monsieur était ingénieur dans un autre état du Myanmar mais a suivi sa femme dans l’état Shan lorsque celle-ci a été nommée directrice de l’école du village dans lequel nous dormons ce soir là. Sans possibilité de retrouver du travail, il s’est mis à vendre du Kun Jan. En lui en achetant un jour, Mo Mo et lui ont sympathisé et Mo Mo lui a dit que s’il faisait bâtir une cabane sur son terrain, il viendrait avec des touristes à chaque trek ce qui lui apporterait une rémunération de l’agence. Mo Mo lui a ensuite appris l’anglais et à jouer de la guitare !
C’est donc dans une immense hutte en bambou pleine de trous que nous élisons domicile ce soir là. Avant de sombrer sur nos paillasses, nous passons une excellente soirée avec Mo Mo, notre hôte et sa famille. Ses deux petites filles sont à croquer et parlent un peu anglais. Après le dîner, Mo Mo prend une guitare et nous chantons (hurlons) en cœur des chansons internationales et locales qu’il nous apprend. Notre hôte est complètement saoul et se prend d’amour pour Louis-Alban qu’il gratifie de grandes accolades pas du tout viriles. Les garçons finissent même par s’offrir du whisky local et L-A essaie le cigare traditionnel.
Cette nuit là, nous dormons comme des loirs. Enfin seulement L-A et moi car apparemment tous les autres passent une nuit atroce. Il n’empêche que nous sommes encore une fois tous dans le même état lorsqu’il s’agit de repartir le lendemain après le petit-déjeuner gargantuesque de notre chef : c’est dur ! Mais la bonne humeur l’emporte et les paysages nous font vite oublier que nos muscles nous font mal.
Nous ne sommes plus qu’à une dizaine de kilomètres du lac Inlé et Mo Mo se joue de nous en nous donnant toutes les demi-heures des heures d’arrivée contraires. Nous croisons beaucoup d’enfants avec qui nous discutons, admirons le paysage qui est encore différent de celui de la veille et enfin nous apercevons au loin le lac Inlé ! Nous croisons une vieille dame travaillant dans un champ avec ses deux petites filles. Elles acceptent que L-A les prenne en photos. Leur réaction en voyant les clichés fut un moment génial. Si les petites filles étaient plutôt timides, la vieille dame n’a eu de cesse de regarder et re-regarder les photos en commentant : “aaahhh”, “ohhhhh”, “dialecte inconnu”, “aaahhh” ..
Les derniers kilomètres ne sont pas les plus agréables car nous descendons un chemin abrupt et rocailleux. Mais, une fois arrivés au restaurant où nous partageons un dernier déjeuner, tout est oublié ! Quelle beau et intense trek ! Ce fut une expérience géniale et la pluie n’a rien enlevé à la beauté des paysages que nous avons traversés. D’ailleurs même s’il a beaucoup plu à certains moments ce ne fut pas le cas pendant toute la randonnée et nous avons aussi pu profiter du soleil et développer un joli bronzage camionneur.
Nous nous régalons une ultime fois grâce au chef puis après de courts mais intenses adieux à Mo Mo, nous embarquons dans une pirogue qui nous emmène à Nyaung Shwe, le plus grand village situé au bord du lac Inlé.
Ce trek n’aurait pas été ce qu’il a été sans Mo Mo. Parmi toutes les anecdotes qu’il nous a racontées, nous en avons retenu quelques unes.
Il ne faut pas demander l’heure d’arrivée du bus à un conducteur birman car certains pensent que cela porte malheur. Il serait d’ailleurs expressément écrit sur le pare-brise de certains bus qu’il ne faut pas demander l’heure au conducteur. Je n’ai malheureusement pas pu vérifier cette information !
Les habitants du Myanmar n’ont pas le droit de jouer aux cartes. Une simple bataille les emmènerait en prison. La seule dérogation est lors d’un enterrement. La tradition voulant que le corps soit veillé pendant plusieurs jours, les habitants sont autorisés à jouer aux cartes pour passer le temps. Cette information est vraie car plusieurs personnes au cours de notre voyage nous l’ont confirmée. Ou alors plusieurs personnes se sont moquées de nous …
Mo Mo nous a également appris que la peine de prison pour une personne qui a coupé un arbre est supérieure à celle d’une personne qui a tué quelqu’un. L’histoire (vraie ?) qui illustre cette règle est qu’un jour un homme a été surpris par un policier en train de couper un arbre. Le policier le menaçant de le mettre en prison, l’homme lui a demandé qu’elle était la peine de prison pour meurtre et apprenant qu’elle était inférieure, il a tué le policier …
La dernière anecdote que nous avons retenue est le fait qu’il n’y a pas de nom de famille au Myanmar. Il n’y a que ce qu’ils appellent le “family name” et le “school name”, ce dernier étant plus informel que le premier. Par exemple, Mj Mj est le “school name” de notre guide. Comme plusieurs personnes peuvent avoir le même nom, la carte d’identité recense certaines de leur caractéristiques physiques qui permettent de les identifier.
Le lac Inlé
Une fois arrivés à notre hôtel nous ne faisons rien pendant les 24 heures qui suivent. Je m’offre un massage, mais c’est à peu près tout. Nous sortons quand même le soir et dînons dans un restaurant local appelé Paw Paw. Il deviendra notre QG du séjour. Nous y dînerons ou déjeunerons presque tous les jours, tous les deux ou avec nos co-trekkeurs.
Nous sympathisons avec la propriétaire du lieu, Zi Zi. C’est une dame d’une cinquantaine d’années originaire du sud du pays qui est venu monter un restaurant communautaire à Nyaung Shwe. Elle emploie des femmes de la région pour leur apprendre le métier de restaurateur ou cuisinier et leur permettre de développer ensuite leur propre établissement. Elles font leur propre pain et cuisinent tout sur place. C’est délicieux.
Grâce à Zi Zi, nous faisons une belle balade en barque sur le lac Inlé. Nous lui expliquons que nous ne souhaitons pas faire les tours qui amènent les touristes dans tous les magasins flottants des environs et nous décidons ensemble que notre capitaine nous amènera voir deux villages au bord du lac dont un flottant et nous fera passer entre les cultures flottantes de légumes avant de nous déposer dans un grand bâtiment au milieu du lac pour que nous puissions admirer le coucher de soleil. Nous démarrons cette promenade vers 15 heures ce qui nous permet rapidement de profiter de la “golden hour”, le meilleur moment de la journée !
Notre guide ne parle pas très bien anglais mais est super sympa. Il nous fait passer près des pêcheurs en équilibre. Ce sont de véritables acrobates. Nous ne voyons pas les faux pêcheurs qui prennent la pose avec leur filet conique mais les vrais, ceux qui se contentent, et c’est déjà très impressionnant, de pêcher et naviguer en même temps avec le pied enroulé autour de la rame.
Des kilomètres de nénuphars poussés par le vent et les courants nous empêchent d’accéder au premier village. Qu’à cela ne tienne, notre pilote enroule la rame autour de sa jambe ce qui lui permet de manœuvrer la barque plus facilement et d’avoir les mains libres pour pousser les nénuphars. Nous sommes très impressionnés ! Il nous apprend qu’il a été pêcheur avant d’être guide, tout s’explique !
Nous nous extirpons de la mare de nénuphars et rejoignons le premier village situé en bordure du lac. Tout le monde nous salue et nous sourit, nous nous retrouvons dans le jardin d’une dame qui nous fait goûter d’excellentes galettes de riz qu’elle prépare sur le moment, nous regardons des garçons pêcher des petits poissons pieds nus dans les rizières.
Notre guide nous amène ensuite vers le village flottant et nous fait passer entre des kilomètres de plantations flottantes de légumes. Il y en a pour tous les goûts ! Tomates, aubergines, poivrons, courgettes, nous sommes impressionnés devant la variété de ces cultures qui reposent sur l’eau. Tout est naturel. Nous avons vu des hommes entasser des tonnes d’algues sur des barques brinquebalantes au milieu du lac et notre chauffeur nous apprend qu’elles servent d’engrais aux plantations. Ces dernières ne bougent d’ailleurs pas au gré des courants comme les nénuphars car elles sont retenues par d’immenses tiges de bambous.
Le village flottant est impressionnant. D’immenses bâtisses en bois sur pilotis se succèdent, des hordes d’enfant se courent après sur les coursives et des hommes jouent au volley-ball local. Le spectacle est très beau !
Nous nous rendons enfin au milieu du lac dans un bâtiment sur pilotis qui sert de salle pour les réunions de tous les villages du lac Inlé. Nous apprécions le coucher de soleil seuls, au milieu de ce si bel endroit.
Le chemin du retour est silencieux et sublime. Nous sommes seuls au milieu de toute cette nature et sommes presque écrasés par la beauté des rives vertes, des montagnes et des nuages qui changent de couleur à mesure que la nuit tombe. On comprend que le lac Inlé fasse partie du patrimoine mondial de l’UNESCO. A l’orée de la ville nous croisons des buffles qui se baignent puis des jeunes hommes qui se lavent et des femmes qui nettoient le linge. On aperçoit des éclairs au loin et les habitants deviennent des ombres chinoises qui se détachent des montagnes à mesure que l’on avance vers Nyaung Shwe. Que c’est beau ! Quelle chance nous avons et que l’on est heureux !
Kakku et les environs de Nyaungshwe
Avant de repartir pour de nouvelles aventures et comme nous n’avons pas vu assez de stupas (…), nous décidons d’aller en voir 2478 d’un coup. L’hôtel dans lequel nous logeons réserve un taxi qui nous conduira à Kakku, où nous pourrons admirer lesdites stupas, et qui nous baladera ensuite dans la région à travers temples et stupas.
Kakku est un très bel endroit. Il n’y a quasiment personne et le silence ajoute à l’atmosphère recueillie donnée au lieu par ces milliers de stupas. On entend seulement le tintement des chapeaux des édifices qui se balancent au gré du vent. Pour les plus grand stupas, le son nous fait penser à celui des cordages d’un bateau qui claquent contre le mat et pour les petits nous entendons le bruit cristallin de deux verres qui s’entrechoquent. Après Kakku, notre chauffeur nous fait visiter encore beaucoup de temples et stupas. Nous rentrons à l’hôtel fatigués de tous ces temples et stupas … Il est tant de faire autre chose !















































4 responses to “3 jours de trek dans l’état Shan”
Très bel article et photos! Beaucoup de belles rencontres et sourires! On aimerait tous voyager comme ça.
PF*: On ajoute la tendance pancho Casimir pour la collection autumn, vendue!
*PF: Point Fashion
On n’est pas sur de le garder à Paris, le poncho… Je n’ai plus d’inspi pour les PF heureusement que tu es là !
Ce que vous avez vécu autour du lac à l air magique
Vous avez bcp de chance
Tant mieux
A quand la suite ?? 😃
Il me tarde 😉
J’y travaille 😍