La Paz et le lac Titicaca sont nos deux dernières étapes en Bolivie.
La Paz
Il nous faut plus de 7 longues heures de bus dans les montages pour atteindre la Paz. En effectuant le trajet en journée nous pouvons apprécier les superbes panoramas de la cordillère des Andes qui défilent sous nos yeux et nous arrivons à la tombée de la nuit dans la capitale, accueillis par les milliers de lumière qui s’allument au fur et à mesure que le soleil se couche. Nous avons eu droit à une distraction de premier ordre pendant le trajet : un écran situé en plein milieu du car diffusait le film Air Force One doublé en espagnol. Regarder Harrison Ford sauver le monde / sa peau en espagnol nous aide à passer une petite heure et demi du voyage plus rapidement !
La ville est impressionnante. Des milliers d’immeubles en briques rouges s’étalent à perte de vue entre et sur les montagnes. Afin de réguler la circulation, des lignes de téléphériques ont été installées depuis 2014. C’est très étrange de voir circuler des œufs un peu partout dans la ville. Nous montons à 4080 mètres pour profiter de la vue. L’ambiance, comme partout ailleurs en Bolivie, ne manque pas. On entend des feux d’artifice, des fanfares pendant la nuit, on tombe sur des concerts en pleine rue. C’est vraiment tout le temps la fête dans ce pays !
Nous élisons domicile au marché dès le premier jour. Le menu du jour, et de toute la semaine d’ailleurs, c’est sopita (soupe) en entrée et poulet/riz en plat principal. Si on ne se lasse pas de la sopita, on commence sérieusement à en avoir marre du poulet et du riz. Surtout que l’on trouve que le riz n’est pas très bon en Bolivie. En guise de dessert, on mange des fruits assis sur des cageots en bois en plein milieu des étals disséminés çà et là dans la rue. Au début, on est invisibles. On nous jette seulement des coups d’œil furtifs. Que nous veulent ces deux gringos assis presque par terre à manger des fruits de la passion avec leur couteau suisse et leur cuillère/fourchette en plastique ? Puis la vendeuse installée en face nous interpelle et nous commençons à discuter avec elle puis avec quelques-uns des commerçants assis autour. Comble de notre intégration, elle nous offre des feuilles de cocas pour la digestion. C’est un signe d’amitié que l’on ne peut pas refuser ! On retourne la voir le lendemain et L-A lui offre un paquet de feuilles de coca et de la pâte sucrée (le dulce) pour le goût. Elle est très touchée et nous explique qu’elle a 82 ans et que, grâce à la coca qu’elle mâche depuis 55 ans maintenant, elle n’a jamais eu de diabète ! Pourtant on l’a vue manger des tonnes de petits gâteaux cachés sous son tablier. Elle nous dit aussi que les argentins, qui mangent tout le temps n’importe quoi (hum…), sont malades parce qu’ils n’ont pas de coca. C’est vraiment dommage que l’importation de cette feuille soit assimilée en France à du trafic de drogue, on tenait un bon business !
Copacabana, le lac Titicaca et l’Isla del Sol
Nous devons traverser le lac Titicaca pour arriver à Copacabana. Il fait nuit noire, on nous ordonne de descendre du bus et on nous indique des petits bateaux à moteur sur lesquels on s’entasse pour une courte traversée. Le bus a sa propre embarcation : une large mais fine barque en bois. On se demande si le fond du lac est tapissé de carcasses de bus…
Copacabana est une ville que nous trouvons sans grand intérêt. Nous n’y passons qu’une nuit et Louis-Alban étant malade nous ne prenons pas vraiment le temps de la visiter. Nous allons quand même à la cathédrale où se tiennent les baptêmes de voiture chaque week-end. Les habitants amènent leur voiture devant l’église, la décorent et assistent à la messe à la fin de laquelle le prêtre bénira leur véhicule. C’est un peu comme le culte du V8 dans Mad Max mais en moins flippant.
Le lendemain, on se retrouve à nouveau sur l’eau direction l’Isla del Sol située au milieu du lac. Cette île était sacrée pour les incas qui l’associaient au culte du soleil (d’où son nom). Le lac est une vraie mer intérieure. On n’en distingue pas les rivages. Il fait beau et on a vraiment envie de se baigner. Mais nous sommes à 3812 mètres d’altitude et l’eau est à moins de 10 degrés. C’est frustrant !
Arrivés sur l’île, nous devons grimper des centaines de marche avec nos sacs sur le dos, sous un soleil de plomb, pour arriver à notre petit hôtel. Bien sûr c’est le plus haut, sinon ce n’est pas drôle. Nous sommes récompensés de cet effort en ouvrant la porte de notre chambre : nous n’avons pas une mais trois fenêtres qui donnent sur le lac. Le réveil va être bien agréable !
Les rideaux s’apparentant plutôt à des voilages, je suis réveillée vers 6h le lendemain par le lever de soleil sur le lac. Comme espéré, c’est sublime ! Nous nous baladons le reste de la journée. Depuis quelques années l’île est divisée en deux. Un conflit s’est développé entre les habitants du village du nord et ceux du sud. Les premiers reprochaient aux seconds de ne pas leur laisser profiter des touristes venant visiter l’île. Les troubles causés par cette dispute ont amené le gouvernement bolivien à interdire l’accès du nord de l’île aux touristes. La partie accessible est très belle mais n’est pas bien grande, c’est dommage. Le soir nous partageons notre dîner avec un professeur de littérature anglaise américain que nous avons rencontré à notre hôtel. Il enseigne dans une université californienne et nous donne quelques conseils pour notre séjour prochain. L’un des principaux intérêts de son état semble être la légalisation de la weed sur laquelle il insiste pas mal !
Le jour suivant, c’est le grand départ pour le Pérou ! Un bon trajet en bateau et en bus nous attend. On commence à en avoir marre des bus et pourtant on ne sait pas ce qui nous attend dans ce nouveau pays…
Impressions
Nous avons souvent pensé au Népal en Bolivie. Les destinations de bus criées dans la rue, les enfants joufflus et bridés emmitouflés sous des tonnes de vêtements aux couleurs criardes, les immeubles multicolores contenant d’immenses espaces carrelés et vides, la poussière, tout cela nous a ramené 7 mois en arrière !
Les Boliviens ont une identité très forte, des traditions et un artisanat toujours bien vivants. Les locaux étaient pour la plupart très gentils avec nous et nous affublaient aussi des petits noms qu’ils se donnent dans les discussions: papito, mamita, cavalero, mama, … Nous avons essuyé beaucoup de refus de cholitas, ces boliviennes en habit traditionnels, qui ne voulaient pas qu’on les prenne en photo ou qui exigeaient une contrepartie financière. On comprend que ça doit être fatigant de se faire tout le temps prendre en photo par des touristes, mais c’est dommage !
Comme dit plus haut, on en a eu rapidement marre du poulet et du riz. Rien à dire de plus sur la nourriture si ce n’est que nous avons mangé du poulet et du riz presque tout le temps (sauf pendant notre tour du salar d’Uyuni bien sûr) !
One response to “La Paz et le lac Titicaca”
L amie de LA ne fait vraiment pas son âge
Mais ses rondeurs dues aux gâteaux aident à cacher ses rides !
Votre chambre est idyllique
Le lama sur votre photo d accueil ressemble à un mouton tout doux