Notre tour du sud Lipez et du salar d’Uyuni fut un voyage exceptionnel. Nous avons vu des paysages hallucinants à des altitudes folles. Nous sommes même montés à 5000 mètres (mais pas à pieds comme nous le pensions). Ce trip nous a laissé sans voix en raison de la beauté et de la diversité des paysages que nous avons traversés. Notre chauffeur et notre cuisinière étaient supers et le couple d’amis suisses avec qui nous partagions la voiture très sympa. L’agence que nous avions choisie était parfaite à tout point de vue. On avait entendu que certains chauffeurs conduisaient saouls et que pour certains touristes le déjeuner était composé de deux crackers. Notre chauffeur, Nelson, était très intéressant (et sobre) et nous avons mangé des petits plats différents cuisinés tous les jours par Fortunata. Il y avait même tellement à manger que Nelson dînait deux fois, avec les autres chauffeurs puis avec nous (ou alors c’est parce qu’il aime vraiment manger, cf. les photos).
Nous avons adoré ces 4 jours. Et en même temps nous n’avons pas aimé. Les arrêts parfois minutés pour voir tel ou tel endroit et les longues heures de voiture que nous avons dû faire pour visiter toute cette région en 4j ternissent un peu le sentiment final. Le contraste avec Atacama s’est bien fait ressentir à ce niveau-là et on sait que l’on préfère faire les choses par nous-mêmes !
Jour 1
Lever à 6h afin de prendre la route pour le désert. Nous débarquons à l’agence pile à l’heure convenue, notre hôtel étant juste en face. Nous faisons la connaissance de nos co-voyageurs, de Nelson, et de Fortunata. Nous serons donc 6 dans le 4×4. Les sacs, l’essence et les provisions chargés sur le toit et dans le coffre, nous sommes prêts à commencer le voyage.
Ce premier jour, nous faisons beaucoup de route et quelques stops. Nous évoluons sur des pistes de sables et de terre et malgré les secousses nous nous endormons tous assez rapidement. Premier arrêt au bord d’une piste pour prendre le petit déjeuner avec une vue extraordinaire sur l’altiplano Bolivien. Le thé de coca et le sandwich pain/œufs ont une saveur particulière devant ce beau paysage. Deuxième halte quelques heures plus tard pour que nous puissions nous extasier devant des lamas et faire une pause pipi.
Nous reprenons la route pour quelques heures afin d’atteindre la Ciudad del Encanto, une montagne de boue impressionnante, façonnée au fil du temps par le vent et la pluie. Nous déjeunons aux abords de cette citée peuplée d’étranges lapins.
Plus loin, nous nous arrêtons rapidement dans un village perdu au milieu du désert à plus de 3500 mètres d’altitude. Nous atteignons ensuite les ruines de l’ancien village San Antonio de Lipez construit au XVIème siècle par les conquistadors espagnols afin d’exploiter la mine d’argent toute proche. Les autochtones y étaient réduits en esclavage et exploités jusqu’à ce que la montagne relâche des gaz toxiques qui tuèrent tout le monde (bien fait, sauf pour les pauvres locaux).
Après la visite du site, nous nous dirigeons vers notre logement pour la nuit et en chemin nous franchissons un col à 4855m avec vue sur la laguna Morijon. Arrivés à bon port, Diane récupère son sac imbibé d’essence. Un des bidons sanglés sur le toit ne devait pas être bien fermé. L’odeur est très forte et pas agréable.
Fortu nous prépare un repas fameux et Nelson nous briefe sur la journée du lendemain pendant le dîner. L’altitude se fait sentir et nous nous couchons tôt avec un bon mal de tête. Pourtant, ce n’est pas faute d’avoir mastiqué un paquet de feuille de coca pendant la journée !
Jour 2
Une fois le copieux petit déjeuner avalé, il est l’heure de préparer nos sacs et de remonter dans le 4×4.
Notre premier arrêt ce jour est la Laguna Kolipa. Ce ne sont pas quelques dizaines de flamands roses que nous observons mais des centaines. Le spectacle est extraordinaire. La couleur des oiseaux mêlée au reflet du ciel dans l’eau nous offrent un spectacle grandiose. Ces flamands sont bien plus timides que leurs cousins chiliens et s’envolent dès que nous nous approchons. Ce n’est toutefois pas déplaisant de voir ces gracieux volatiles raser l’eau par centaines. Nous restons un long moment à les observer en contournant le lac.
Nous traversons ensuite le salar de Chalviri, un désert de sel situé à 4369m d’altitude et le désert Dali. Ce dernier ressemblerait au célèbre tableau du peintre mais honnêtement on s’arrête trop loin pour bien comparer, c’est vraiment dommage. Nous atteignons finalement la laguna Blanca et la laguna Verde situées au pied du volcan Licancabur. Ce volcan culmine à 5920m et se trouve à cheval entre la Bolivie et le Chili. La vue est splendide et nous en prenons plein les yeux.
Il est important de se remplir la tête de beaux paysages, mais il est aussi crucial de se remplir le ventre. Pour ce faire, nous faisons halte dans un bassin d’eau de source chaude pour une petite baignade le temps que Fortu nous prépare un bon repas. Nous sommes à presque 5000 mètres d’altitude, il doit faire 5° dehors et 40° dans la piscine : cette fois on ne s’est pas foutu de notre gueule (cf. les hot pools tiédasses dans le désert de San Pedro de Atacama).
Preuve une fois de plus que les Boliviens ne se moquent pas de nous, nous rejoignons un champ de geysers situé à 5000 mètres d’altitude après le déjeuner. Les geysers et les flaques multicolores contenant des éléments plus ou moins dangereux valent clairement le détour et nous impressionnent (pas comme ceux d’El Tatio dans le désert de San Pedro de Atacama).
Pour terminer la journée en beauté, nous mettons le cap sur la Laguna Colorada. Nous contemplons un lac rouge, bordé de montagnes, de sel et de roches noires, abritant des centaines de flamands roses. Ce lac, cette couleur, c’est fascinant ! Et puis, nous avons beau avoir vu des centaines voire des milliers de flamands depuis deux semaines, nous sommes toujours autant fascinés par ces oiseaux. Une question persiste : que font-ils ici, en plein milieu du désert, à plus de 4000 mètres d’altitude ? A cette heure, nous n’avons pas plus de réponse que celle-ci : ils mangent des crevettes. Plutôt terre à terre comme explication.
Après une heure d’ornithologie poussée, nous rejoignons notre nouveau logement où nous passons une super soirée avec un couple de Québécois, les p’tits Suisses, un frère et sa sœur de Marseille, des bouteilles de vins Boliviens et un cocktail douteux à base de vodka et de Curaçao. La francophonie dans toute sa splendeur ! Nous nous offrons même le luxe de prendre une douche.
Jour 3
Parés pour une nouvelle journée, nous débutons notre périple par la visite de la Valle de las Rocas composée de… roches ! En notre qualité de champions du monde, nous prenons des photos avec la coupe du monde puis d’autres d’un dromadaire de pierre avant de nous rendre dans la Valle des italiens. Ce lieu a été baptisé ainsi car des italiens s’y sont perdus il y a quelques années et y ont passé la nuit avant d’être retrouvés morts par un fermier le lendemain. Non, ce n’est pas vrai, les italiens ont été retrouvés vivants.
Diane décide de monter au sommet d’un gros caillou pour méditer, sûrement pour se rapprocher de bouddha.
Une fois Diane descendue de son rocher, après une courte halte pour admirer une dernière fois des flamands roses, nous faisons route vers la laguna Vinto en plein milieu d’un canyon où nous avons l’agréable surprise de déjeuner. Nous sommes seuls, le soleil brille, le ciel est bleu et des dizaines de lamas paissent tranquillement. C’est parti pour un marathon photos avec nos amis lamas et alpacas. Les alpacas sont ceux qui ressemblent à des adolescents des années 2000 avec beaucoup de cheveux (cf. photos de moi en terminale). Nous passons un super moment au bord du lac et du canyon. Notre chauffeur ne s’est pas arrêté là où tous les tours s’arrêtent ce qui nous permet d’être complètement seuls.
Nostalgiques de la Charente, nous nous arrêtons dans le bled de Julaca (sans coq) mais où Fortu achète néanmoins un poulet venu d’Uyuni pour la fraîcheur. Elle nous explique que c’est mieux de l’acheter là plutôt que de l’avoir emporté au départ et de l’avoir gardé 3 jours dans le coffre de la voiture. Après délibération, nous sommes tous d’accord. Julaca est une ancienne gare de chemin de fer aujourd’hui abandonnée en raison de l’existence d’une nouvelle gare située ailleurs on ne sait où. Nous profitons de cet arrêt pour boire une bière au quinoa et en acheter d’autres en prévision de notre apéro dans le salar.
Une bonne sieste plus tard, nous arrivons en bordure du désert de sel dans un hôtel fait de… sel. L’étonnement passé et les sacs posés, nous reprenons la route pour aller admirer le coucher de soleil dans le désert. Pendant que nous nous extasions devant l’immensité du salar, Nelson nous prépare un apéro surprise à l’arrière de la voiture : vin rouge, cacahuètes, pop-corn et petits gâteaux ! Nous rentrons dîner avec les mêmes protagonistes que la veille, cette fois-ci avec un cocktail aux couleurs de la Bolivie.
Jour 4
Nous y sommes, ça y est. Le jour tant attendu est arrivé. Nous allons passer la journée dans le désert de sel le plus grand du monde. Nous nous levons aux aurores, habillés de tout ce qu’il y a dans nos sacs pour assister au lever de soleil en plein milieu du désert au sommet de l’isla del Pescado.
Tout est blanc autour de nous, le soleil se lève lentement et éclaire d’une lumière douce les centaines de cactus qui nous entourent. Nous passons de longues heures à contempler ce spectacle avant de prendre notre petit déjeuner au pied de l’île.
Lassé de conduire, notre chauffeur nous passe le volant et nous conduisons chacun à notre tour à travers le désert. C’est grisant, on peut conduire à 100 km/h sans les mains sans problème ! Nous nous arrêtons dans un endroit “calme” (c-à-d. bien loin des autres 4×4) pour prendre les fameuses funny pictures du salar. Nous prenons la pose et nous nous prenons pas mal la tête avec les perspectives, mais finissons tout de même par bien nous amuser.
Nelson reprend ensuite malheureusement le volant et nous emmène dans un ancien hôtel de sel reconverti en musée et toilettes. Depuis quelques années, les hôtels sont interdits à l’intérieur du salar car il est impossible de gérer les eaux usées sans endommager le désert. Enfin un peu de bon sens. On regarde perplexe un mec et ses copines russes en soutifs et bottes à talons aiguilles prendre des photos quasi à poil et balancer des canettes de bières vides depuis leur bagnole…
Le trip se termine, après un déjeuner rapide dans le désert, par la visite du cimetière de train d’Uyuni. On y trouve de vieilles locomotives, wagons et autres ustensiles liés à l’activité ferroviaire. On visite en coup de vent, ce n’est vraiment pas incroyable et on a bien envie de se poser après les longues heures de voiture pendant 4 jours.
One response to “Dans le désert bolivien : le sud Lipez et le salar d’Uyuni”
Ces paysages si hauts en altitude sont minéraux et je les trouve angoissants car semblent sans vie car il n y a plus de végétation et comme nous vous avez eu si beau temps