Dans le désert chilien : San Pedro de Atacama


En moins de 24h nous traversons le pays pour rejoindre la ville de Calama, dans le Nord, à plus de 4000 km de Punta Arenas. Vive les vols low-costs ! Le seul inconvénient est que, partis à peu près au niveau de la mer, nous débarquons à plus de 2000 m d’altitude sans avoir eu le temps de nous habituer. Le mal de tête ne met pas longtemps à se faire sentir.

Nous allons découvrir le désert d’Atacama, le désert le plus aride du monde, pendant les 3 prochains jours. Afin de pouvoir visiter à notre rythme, éviter au maximum les bus de touristes et aller le plus loin possible, nous louons une voiture en arrivant à l’aéroport. Mais, mieux qu’une voiture, on hérite d’un pick up rouge de compét’. C’est parti pour un nouveau road trip !

On est tout de suite mis dans l’ambiance à la sortie du parking: le désert est… désertique. Nous sommes encerclés d’immenses plaines nues et rougeoyantes et des volcans au loin. On a quitté les routes infinies de Patagonie, entourées de steppes enneigées, pour des routes toutes aussi longues mais bordées de rien. On ne peut s’empêcher de s’arrêter plusieurs fois sur le chemin qui nous mène à San Pedro de Atacama, le village à partir duquel nous allons graviter dans la région. Nous n’avons encore jamais vu de tels paysages et l’immensité du désert nous frappe.

Nous commençons tout de suite notre exploration avant de poser nos affaires. Nous faisons un premier stop à la Rainbow vallée où nous sommes accueillis par d’imposantes montagnes vertes, blanches ou rouges. Puis, escortés par quelques lamas (nos premiers !) nous allons à la vallée del Arcoiris.

La fête nationale est le 18 septembre soit le lendemain de notre arrivée. Dès le pied posé à l’auberge, nous sommes prévenus que la semaine du 18 septembre est la plus festive de toute l’année. Notre hostal organise d’ailleurs des activités différentes tous les soirs. Traduire des barbecues différents chaque jour: burger, brochette et brochette pour les trois soirs que nous y passons. On n’a pas trop compris où était l’activité quand ce n’est pas toi qui fait le barbecue. L’ambiance est festive et les chiliens du staff semblent prêts pour faire la fête tous les soirs. Il y a une grande terrasse avec un bar et une télé qui diffuse de la musique pop latino. Ah tiens, la porte devant laquelle on s’arrête lorsqu’on nous montre notre dortoir est dans le bar. Pratique pour aller se coucher en fin de soirée ! Moins pour se reposer. Car oui la visite de la région n’est pas de tout repos. Il faut se lever à 5h pour voir tel endroit et à 4h pour tel autre. Mais on relativise en pensant à notre 4×4 qui nous permettra de faire des siestes quand bon nous semble.

Nous sommes donc un peu à l’ouest ce premier jour. On boit beaucoup d’eau et sur les conseils d’un local on se met en tête d’acheter de la coca (qu’on ne trouve pas). San Pedro de Atacama ressemble à un petit village du Far West perdu au milieu du désert mais avec des centaines de touristes qui se baladent dans ses rues (sauf quand on se lève aux aurores, cf. photos).

Nous continuons l’après-midi en allant voir d’immenses lagunes dans le salar (laguna cejar, laguna tebinquinche et ojos del salar). Certaines sont recouvertes de sel. Il fait très chaud. Ça change du sud du pays ! Les distances sont grandes et on avale les routes au son de Miley Cyrus, du Dio Vi Salvi et de Nino Ferrer. Vous l’aurez compris, la playlist de Louis-Alban est très éclectique et c’est vraiment une bonne idée cette voiture ! Et puis ça nous coûte moins cher que de faire les excursions en groupe.

Ce soir-là nous faisons un tour passionnant dans les étoiles. San Pedro de Atacama est réputée pour avoir l’une des plus belles vues du ciel la nuit. L’un des plus grands télescopes du monde y a d’ailleurs été installé. Nous nous contentons de regarder le ciel chez un ancien chercheur du CNRS installé depuis 2004 dans la région avec sa femme chilienne. Il nous parle un long moment des étoiles, des constellations, de l’histoire de l’astronomie et pointe les astres avec son laser pour que nous puissions bien comprendre et observer ce dont il parle. La lune brille fort mais on voit quand même un ciel fabuleux et L-A est tellement heureux que je peux voir les étoiles se refléter dans ses yeux. Nous continuons la visite en regardant dans les dix télescopes appartenant à notre hôte et qu’il a réglés sur des planètes, des étoiles, des nébuleuses ou des constellations particulières. Nous admirons la lune comme si elle était à 10 cm de nous ou les anneaux de Saturne bien plus clairement dans l’objectif que sur la photo. C’est déroutant et fabuleux. On en oublie même le froid de canard dans lequel on évolue.

Retour à l’auberge à 1h30 du matin. Nous avons loupé la première soirée d’activité/barbecue car le couvre-feu est entre minuit et 1h. C’est plutôt une bonne chose car nous nous sommes levés à 4h30 ce matin-là pour prendre l’avion de Santiago et avons prévu de nous lever à 5h le lendemain.

Levés aux aurores donc, nous nous dirigeons à la Laguna Chaxa dans le salar où nous pouvons observer des flamands roses. Ce sont les premiers que nous voyons d’aussi près. Ils se reflètent à la perfection dans la lagune si bien que l’on a parfois l’impression, lorsqu’ils farfouillent dans l’eau pour manger, qu’ils se battent avec leur reflet. Ce sont vraiment des animaux beaux et intéressants. Ils se nourrissent de petites crevettes (toutes aussi intéressantes car lorsqu’il n’y a pas assez d’eau dans la lagune elles pondent des œufs qui peuvent “hiberner” jusqu’à 20 ans le temps qu’il y en ait à nouveau) qui leurs donnent leur couleur rosée. On reconnaît donc facilement les plus gourmands : ce sont les plus roses.

La Conaf fait bien son travail au Chili. Les parcs sont propres et la plupart des chemins dans le désert, en tout cas ceux empruntés par les centaines de touristes chaque jour, sont bien balisés. Si on peut parfois regretter une absence de liberté dans les excursions, en voyant l’attitude de certains qui ne respectent rien (comme partout depuis 7 mois) on se dit que c’est bien nécessaire. C’est à celui qui aura la meilleure photo quitte à marcher sur des endroits fragiles qui sont là depuis des millénaires. On comprend l’envie d’avoir de beaux souvenirs mais pas l’attitude stupide.

Nous allons ensuite à la laguna Miscanti située à 4220 mètres. Nos oreilles bourdonnent et on respire péniblement mais on se sent déjà mieux habitués que la veille.

La laguna Miscanti et la laguna Miñiques qui la suit sont des endroits magnifiques. En chemin, on retrouve les guanacos, ces cousins élancés du lama, qui jouent ou paissent paisiblement entourés de blocs de glace effilés par le vent.

Après le bain de foule aux lagunes, nous reprenons la voiture vers notre prochain arrêt et dévions sur un chemin de terre qui semble mener nul part pour nous arrêter déjeuner. Nous sommes à 3852 mètres d’altitude, tous seuls. Ce déjeuner, assis à l’arrière de notre pick-up entouré des montagnes est l’un des plus mémorables du voyage.

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Une fois réveillés de la sieste (forcément) nous continuons la route jusqu’à la laguna Tuyajto. Au détour d’un virage, on reste sans voix. Une immense vallée avec un lac bleu ciel des montagnes grises, beiges, roses, vert pastel s’offre à nous. On a rarement vu quelque chose d’aussi beau et il nous faut quelques secondes avant d’émettre un commentaire: incroyable, époustouflant.

On s’arrête, on prend plein de photos. On continue vers un autre point de vue, puis une autre lagune. Nous sommes seuls dans cette immensité, écrasés par ces superbes paysages, presque à la frontière avec l’Argentine. Nous finissons par retourner à la première lagune pour voir à nouveau ce panorama qui nous a tant frappé et qui nous scotche une fois de plus.

Puis nous rentrons car le soir arrive et il y a du chemin à parcourir avant d’arriver à San Pedro. Entre la laguna Tuyajto et la ville il y a 160 kilomètres. On s’arrête tout de même toutes les 5 minutes prendre des photos du paysage (on va encore en avoir des milliers à trier !) et on fait un stop à Quebrada de Jerez, un canyon avec une végétation luxuriante pour regarder le coucher de soleil. On arrive bien tard et épuisés à l’auberge. Pas d’activité ce soir là non plus car nous devons finir nos propres denrées et surtout on s’écroule de fatigue en pensant au lever du lendemain.

4h30. Ça fait bien presque 2 semaines que nous nous levons avant ou vers 6h pour aller faire des excursions ou des balades. Le voyage a un prix : la fatigue ! Les geysers d’El Tatio situés à plus de 4200 mètres d’altitude et 70 km de San Pedro sont notre destination ce matin. Il faut y arriver avant le lever du soleil car c’est à ce moment qu’ils fument le plus. Le trajet dans le noir est étrange, on se demande bien quels paysages nous entourent. Nous nous arrêtons rapidement pour regarder les milliers d’étoiles mais ne tardons pas trop car déjà nous voyons des phares arriver derrière nous.

Les geysers nous déçoivent. Après toute la géothermie de Nouvelle-Zélande nous ne sommes pas impressionnés par ces trous qui font blurp et qui rejettent un peu de fumée ou de liquide toxique. Ça reste fou de voir la Terre vivre mais on s’attendait à des geysers crachant à plusieurs mètres, comme sur la photo du dépliant ! En plus il fait extrêmement froid. Entre -10 et -15 degrés. Une fois le soleil levé, L-A se jette dans les eaux thermales pour se réchauffer mais malheureusement l’eau est tiède.

Le chemin du retour (ou du moins le peu que j’en ai vu) est très beau. On passe à 4000 m d’altitude devant des étendues d’eau glacée où des oiseaux et canards barbotent dans les trous non gelés. On aperçoit de loin des flamands roses et on croise des centaines de cactus.

De retour à San Pedro on s’assoit à la Franchuteria, une boulangerie française, pour un délicieux petit-déjeuner. Le cadre est joli, les serveurs sympas et le pain comme celui de la maison !

L’après-midi, nous explorons la vallée de la mort et la vallée de la luna qui sont aussi impressionnantes l’une que l’autre. Nous finissons la journée en contemplant le coucher de soleil en haut d’une montagne entourés du désert de sable et des montagnes qui rosissent. C’est beau !

Avant de partir de San Pedro le lendemain, nous faisons un stop à la Franchuteria pour acheter des chocolatines pour le petit-déjeuner et un baguette pour le déjeuner dans le bus qui nous amène en Bolivie !

En route pour la Bolivie

Impressions

Le Chili nous a offert des paysages très différents. Entre le désert multicolore, les statues mystérieuses, les plaines enneigées et les volcans, ce pays a beaucoup de choses à offrir ! Nous avons aussi vu une faune magnifique. Nous avons beaucoup marché, grimpé voir escaladé, activités que nous aimons faire ! Notre seul regret est de ne pas avoir pu explorer plus de régions. Nous aurions par exemple aimé nous balader à vélo dans la région du Pisco et nous arrêter dans des distilleries de pisco… Mais le Chili est tellement long qu’il faut bien plus que les 3 grosses semaines que nous lui avons consacrées pour le découvrir.

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