200 jours de voyage : arrivée au Chili


Nous arrivons le 1er septembre à Santiago, soit 200 jours après notre départ en février ! Louis-Alban a bien fait les choses car cela fait plusieurs mois qu’il a réservé un hôtel pour fêter nos un an de mariage. Et oui, le lendemain cela fera 1 an que nous sommes mariés. 1 an dont environ 220 jours de voyage en comptant notre petite lune de miel en Grèce et quelques week-ends entre amis ! C’est pas mal.

Arrivés à l’hôtel nous avons l’immense plaisir de découvrir que Bertrand et Fransisca, l’oncle et la tante de L-A qui étaient à Santiago en août, nous ont laissé une très bonne bouteille de vin chilien pour fêter l’évènement. Merci encore pour ce super cadeau !

Notre hôtel est très cosy, le lit est immense et les draps sont doux ! Quel luxe ! Il est désormais de mon devoir de trouver un restaurant pour fêter nos noces de coton le lendemain.

Santiago

Le 2 septembre est donc un jour de célébration chez les Mattéoli en voyage. Nous déjeunons à Peumayen un restaurant gastronomique dont la particularité est de ne servir que des menus dégustation qui reprennent les cuisines des différentes communautés du Chili comme les mapuche ou les pascuans. Nous commençons ce festin par un assortiment de 8 petits pains traditionnellement mangés dans différentes parties du pays et par un délicieux pisco sour. Nous continuons avec des mets délicieux, délicats et originaux accompagnés d’une bonne bouteille de vin chilien.

On ressort du restaurant 3 heures après complètement saouls et, forcément, très heureux ! Nous apprécions du coup beaucoup la visite de la Chascona, la maison de la seconde femme de Pablo Neruda (sauf le film d’introduction de 10 minutes devant lequel je m’endors…). Le style années 70 et les couleurs vives de cette habitation qu’il a pensée comme un bateau nous plaisent beaucoup. Il fait très beau et nous profitons du reste de la journée pour nous balader dans l’agréable Barrio Bellavista.

Et puis, comme nous ne faisons pas souvent les choses à moitié (pour preuve Louis-Alban n’a pas réservé une nuit dans notre super hôtel, mais trois !) nous dînons dans un autre très bon restaurant le soir même. Bocanariz, littéralement nez et bouche, c’est-à-dire un restaurant spécialisé dans le vin chilien qui ne compte pas moins de 344 vins à la carte… Vous l’aurez compris, nous avons bien célébré notre premier anniversaire de mariage !

Un peu comateux le lendemain, nous nous rendons à la Plaza de Armas pour suivre un tour presque gratuit de la ville. Nous n’avions encore jamais testé ce type de visite basée sur les dons. Le guide est excellent ce jour-là. Il nous raconte mille et une anecdotes sur son pays et sur Santiago pendant que nous déambulons dans les rues devant les édifices importants de la capitale. Nous apprenons l’histoire du pays et il nous narre avec beaucoup de réalisme des épisodes tels que la prise d’otage du conquistador Pedro de Valdivia par le jeune mapuche Lautaro qu’il avait d’abord capturé et formé aux arts de la guerre ou le suicide du président Allende.

Nous découvrons aussi des endroits insolites comme ces cafés dont les propriétaires ont décidé dans les années 90 de faire rimer mauvais café avec serveuses dévêtues pour attirer le plus de clients. On appelle cela des cafés con piernas, littéralement coffee with legs. Nous avons regardé à travers les vitres partiellement teintées de l’un d’entre eux et on peut vous dire que l’on ne voit pas que leurs jambes ! Il nous parle des spécialités culinaires dont un sandwich qui porte le nom d’un des présidents qui n’a apparemment pas laissé beaucoup d’autre trace que ce sandwich. Pour ce qui est de la cuisine, nous n’avons testé que les empanadas car les autres spécialités ne nous ont pas particulièrement donné envie. On ne s’est par exemple pas laissé tenter par la chorillana, une spécialité de Valparaiso composée de frites recouvertes de viande hachée recouverte de bacon recouvert d’oignons grillés eux-mêmes recouverts de deux œufs frits ! Les cocktails locaux sont aussi très étonnants. Outre le mélange vin/coca qui doit venir des espagnols, les chiliens boivent un cocktail appelé Teremotto c’est-à-dire tremblement de terre. Avec 50 cl de vin blanc, une boule de glace à la pêche et du jus d’ananas ce serait le cocktail préféré des étudiants et, comme on ne sent pas l’alcool grâce à tout le sucre, le tremblement de terre ne prévient pas !

Le soir nous nous définissons notre itinéraire dans le pays. Nous sommes en plein dans le mois des célébrations de l’indépendance chilienne qui est fêtée le 18 septembre. Il semble que pendant cette période les prix augmentent et qu’il faut réserver assez rapidement les transports. Nous nous y attelons donc ce soir-là au coucher de soleil sur le rooftop de notre hôtel.

Valparaiso

On a lu et entendu beaucoup de choses sur Valparaiso : ce n’est pas une ville sûre, c’est le cœur culturel du Chili, etc. On a vu aussi beaucoup de photos sur des blogs montrant la ville et ses bâtiments colorés sous un beau ciel bleu. Nous y arrivons en début d’après-midi le 4 septembre sous un grand ciel gris dans le froid… Bon. On se faufile tant bien que mal dans les rues au milieu des étals colorés de légumes pour aller jusqu’au cerro Carcel où se trouve notre logement.

On est tout de suite réconfortés par notre super auberge. On dirait un immense atelier d’artiste reconverti en hostal. La salle commune et la cuisine sont spacieuses et colorées. On sort se promener mais sans grande conviction. Il est un peu tard, les endroits que nous voulons voir commencent à fermer et les rues sont pour l’instant désertes. Ce calme ne va pas du tout avec les peintures et les tags qui ornent les murs de quasiment tous les bâtiments. Certains graffitis sont vraiment beaux. On prend quand même l’ascensor Reina Victoria, un minuscule et vieux téléphérique situé juste à côté de chez nous et on se balade rapidement dans le cerro Alegre.

Nous dégustons enfin la bouteille de vin de Bertrand et Fransisca ce soir-là ! On s’en souviendra !

Notre programme est chargé le lendemain car nous avons décidé de suivre deux tours (presque) gratuits de la ville. Le premier est censé être un tour hors des sentiers battus, que sont les quartiers Alegre et Conception classés au patrimoine mondial de l’UNESCO que nous devons visiter pendant le deuxième tour de l’après-midi.

La balade débute sur la plaza Sotomayor où une dizaine de chiens se met en tête de suivre notre groupe et de nous protéger. Ils aboient bien méchamment contre les passants qui auraient le malheur de passer trop près de nous et deviennent complètement fous dès qu’un véhicule passe. C’est-à-dire tout le temps. Le guide nous explique qu’ici aussi les chiens sont nourris par les habitants, qu’ils ont tendance à être surprotecteurs avec les groupes et surtout que beaucoup détestent les véhicules… !

Nous en apprenons beaucoup sur la ville, sur ce qu’elle fut et ce qu’elle est aujourd’hui, sur les différentes communautés qui l’ont habitées et qui ont laissé des traces de leur passage dans la culture actuelle (les allemands surtout). La création du canal de panama et le tremblement de terre de 1906 ont bouleversé cette ville portuaire prospère qui a du se reconstruire tant bien que mal.

Les deux quartiers touristiques que nous visitons l’après-midi sont le summum de l’expression artistique autant sur les murs que dans la rue. On entend un trompettiste jouer depuis une fenêtre ouverte, on passe devant un groupe de collégiens au détour d’une ruelle dont l’une joue le solo du prélude de la 1ère suite pour violoncelle de Bach (regardez sur google ça vous parlera plus !). On comprend et on ressent que Valparaiso est bien le cœur culturel du pays.

Nous commençons notre descente dans le sud du pays le soir même en prenant un bus direction Pucon, une ville située dans la région de la Araucania. 10h de bus de nuit, ça faisait longtemps !

Pucon

Le trajet est très agréable, le bus est hyper confortable et la route est bonne ce qui nous permet de dormir à peu près bien. Nous arrivons à Pucon à 8h du matin dans le froid sous une bruine pas très agréable. Le décalage est grand avec Valparaiso car la ville où nous arrivons nous fait penser à la Nouvelle-Zélande. C’est une petite station de ski au bord d’un lac entouré de montagnes. Notre auberge est tenue par des français et nous dormons dans une chambre double mansardée minuscule appelé à juste titre chambre capsule sur booking. On y tient à peine debout et les sacs sont relégués dans des casiers à extérieurs ! Mais il y a une grande cuisine et une grande salle commune qui donnent sur le volcan Villarrica, la principale attraction de la région.

Le temps se découvre et nous pouvons aller faire un tour dans les sources d’eau chaude situées à une heure de route de Pucon. Le bus qui nous y amène nous ravit. C’est un vieux bus inconfortable avec un conducteur très sympa. Cela nous rappelle l’Asie et nous réalisons que ça nous avait manqué ! Les sources sont très chaudes, ça fait un bien fou. Ce qui est moins agréable c’est de sortir de l’eau pour se jeter dans la rivière attenante. Certains s’y essaient mais nous nous contentons d’un bassin d’eau froide qui réveille déjà assez notre organisme !

Le lendemain nous prenons un autre bus local tout aussi inconfortable mais génial pour un trek au parc national de Huerquehue. Après 1h30 de trajet, le conducteur nous dépose devant l’entrée et nous indique qu’il ne reviendra qu’à 14h30 et 17h30. On n’a pas intérêt à le rater ! Il fait un froid de canard. Une fois l’entrée du parc réglée à la Conaf, l’organisme chilien qui s’occupe des espaces verts dans le pays, nous nous enfonçons dans la forêt. On se réchauffe rapidement car le chemin monte bien. Nous pouvons admirer le volcan Villarrica à certains endroits. Admirer ou plutôt surveiller car ce beau volcan est en alerte rouge depuis environ 20 ans et il s’est réveillé récemment en 2015. Nous vérifions que les fumerolles que nous voyons sortir du cratère restent des petits nuages mignons. Au fur et à mesure, notre chemin se couvre de plus en plus de neige pour finalement nous offrir un sublime paysage immaculé.

Notre but est la laguna verde que nous atteignons au bout de deux grosses heures de montée. L’immense lac que nous découvrons au détour du sentier n’est pas vert mais entièrement gelé et recouvert de neige ! C’est magnifique ! Comme nous ne pouvons pas continuer la randonnée plus loin car la neige a recouvert toutes les pistes, nous décidons de nous y arrêter pour déjeuner. Louis-Alban trouve un super spot sur les rochers, juste au bord de l’eau et nous nous y installons pour manger nos petits pains et nos avocats avant de nous écrouler pour une longue sieste au soleil ! Nous sommes réveillés par un groupe de touristes espagnols très bruyants et ce n’est pas plus mal car l’heure a tourné et il ne faut pas que nous rations notre bus de retour.

En rentrant à notre auberge, nous rencontrons un français chargé d’une cagette remplie de bocaux. Nous commençons à discuter et il nous apprend qu’il vit depuis une dizaine d’années dans la montagne avec sa femme d’origine mapuche et qu’ils produisent depuis peu des rillettes de canard, du foie gras et autres recettes qui nous touchent tout de suite ! Nous lui achetons bien sûr un petit pot de rillettes et de pâté de canard. C’est le bonheur à l’apéro ! Nous partons le lendemain pour Puerto Varas, notre première escale en Patagonie.

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One response to “200 jours de voyage : arrivée au Chili”

  1. À Pucon on croirait voir le mont Fuji !!
    Suent aux tag/dessins ils sont impressionnants mais seulement si ils cachent la misère des murs

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