Un mois après notre départ du Japon, voici enfin notre récit ! Le temps passe vite, même en voyage, et nous savons que nous sommes déjà dans la deuxième moitié de cette année hors du commun. Nous allons d’ailleurs acheter nos billets de retour dans les jours qui viennent… Pas facile ! Si cela est vraiment possible, nous essayons donc de profiter de chaque jour encore plus ce qui nous fait oublier le blog.
Le Japon fut pourtant un séjour inoubliable et quelle joie de retrouver Yolande, Maman et Jérôme à 11 h du matin en plein milieu de Tokyo !
Débarqués à 8 h il ne nous faut pas longtemps pour rejoindre le centre-ville en train et sur le chemin nous sommes déjà impressionnés par tous les signes et panneaux, toute l’organisation… Nous sommes au Japon ! C’était un de mes rêves, c’est incroyable !
Tokyo
Le logement que Yolande a réservé est situé à Ikebukuro, un quartier à l’ouest de la ville. À peine sortis du métro, nous en prenons plein les yeux. Les signes lumineux, les images, les bâtiments, les gens, tout est dépaysant. Étrangement les rues sont très silencieuses. Nous ne nous attendions à rien en particulier, mais ce silence nous surprend. Très peu de voitures circulent et nous en concluons que le quartier est plutôt tranquille. Nous constaterons par la suite que c’est le cas dans presque tous les quartiers dans lesquels nous nous sommes rendus. La circulation n’est pas une nuisance dans cette ville !
Nous retrouvons la joyeuse délégation française près de l’appartement. Nous sommes tous un peu sonnés après nos vols respectifs, mais sommes très heureux de nous voir !
Notre appartement est tel que j’imaginais un appartement japonais. Petit mais fonctionnel ! Nous nous installons, écoutons les recommandations du travel agent et sortons déjeuner. Dans un restaurant de sushis évidemment ! Des sushis, à Tokyo, en famille, c’est le bonheur !
Après une bonne sieste, nous partons visiter le complexe shintoïste de Meiji Jingu situé à quelques stations de métro. Le parc qui l’entoure est très beau et imposant. Il y aurait plus de 170 000 arbres de 145 espèces différentes et certains sont immenses et majestueux. Les toriis qui jalonnent le chemin sont tout aussi spectaculaires. Leurs piliers sont taillés dans le bois d’un seul arbre. Nous passons d’ailleurs sous l’un des plus grands toriis du pays, haut de 12 mètres. Le complexe est épuré et imposant. L’architecture et les ornements changent de ceux des temples d’Asie du sud-est. C’est plus reposant pour l’œil ! Nous découvrons les petits bassins et les cuillères en bois permettant de se purifier avant d’entrer dans le sanctuaire, les ema qui sont les tablettes votives accrochées autour des arbres, les omikuji qui sont les petits papiers prédisant la bonne fortune ou la malchance. Dans ce dernier cas les papiers sont laissés au temple pour que la chance tourne. Nous avons même la chance de voir un couple de mariés en habit traditionnel. Pas sûr qu’ils gardent cette tenue jusqu’au bout de la nuit…
Nous nous dirigeons ensuite sous une pluie fine dans le quartier de Shinjuku pour admirer la ville depuis l’observatoire de la mairie de Tokyo. Nous sommes tout de suite interpellés par l’architecture des deux buildings qui composent la mairie. C’est l’un des bâtiments les plus hauts de Tokyo et il nous fait penser à une cathédrale ce qui n’est pas étonnant car c’est l’impression qu’a voulu donner son architecte, Kenzo Tange. Nous montons au 45ème étage de l’une des deux tours pour admirer la vue. Nous ne voyons pas le Mont Fuji mais le soleil se couche et le panorama n’en est pas moins spectaculaire. La ville semble s’étendre à l’infini. Nous voyons des piscines, des courts de tennis sur les toits, des milliers de lumières allumées et des buildings de toutes formes. On sent le cœur de la ville qui bat à 100 à l’heure !
Pourtant nous nous rendons ensuite, à quelques minutes de la mairie, dans un dédale de petites rues étroites abritant de minuscules bars et restaurants qui ne paient pas de mine. On se croirait dans un tout autre endroit ! C’est le Omoide yokocho soit la ruelle des souvenirs créée en 1960 et les restaurants sont appelés izakaya. On y trouve de tout et surtout des brochettes. Trouver le meilleur restaurant s’avère difficile car nous sommes bien sur attirés par ceux qui sont pleins. Nous finissons par en trouver un et nous nous encastrons autour d’une minuscule table au fond. Plus que des restaurants ce sont souvent des allées avec un bar où sont accoudés des tokyoïtes ce qui laisse peu de place pour se mouvoir !
Sur le chemin du retour, L-A et moi nous arrêtons dans un konbini pour manger nos premiers ***mochis*** qui sont une de nos douceurs préférées. Nous avons découvert cette friandise par hasard dans un supermarché asiatique rue Sainte Anne à Paris. Elle est constituée d’un cœur de pâte de haricot rouge entouré de pâte de riz parfumée ou non ! Un délice ! Gourmands que nous sommes, nous ne manquerons pas d’en manger le plus possible au Japon… !
Le lendemain nous nous rendons au fameux marché aux poissons de Tsujiki. C’est apparemment le plus grand marché aux poissons du monde et tous les guides sont dithyrambiques à son sujet. Malheureusement, les enchères pour la vente du thon et la partie couverte du marché sont désormais réservées aux professionnels jusqu’à 11 h du matin. Lorsque nous pouvons y pénétrer, les stands sont quasiment tous fermés et nous ne voyons que les poissonniers les nettoyer. Cela a quand même moins d’intérêt que ce qu’en disent les guides. Au détour de certains stands, nous y découvrons cependant des moules gigantesques, des huîtres géantes, des têtes de thon complètement surdimensionnées et d’autres poissons anormalement grands ! Impressionnant !
Le marché est entouré de centaines de petits restaurants de sushis ou autres plats à base de poisson qui ont l’air délicieux ! Mais ce n’est pas notre prochaine destination. Nous décidons de prendre un bateau pas loin pour remonter dans le nord de la ville vers le quartier d’Asakusa. Le temps ne s’est pas amélioré depuis la veille et la croisière nous glace car en plus du vent qui s’engouffre dans la cabine, il y a de la clim !! Cette petite croisière n’est pas inoubliable. Les bords de la rivière Sumida ne sont pas particulièrement beaux et nous sommes plus concentrés sur notre survie dans ce froid polaire que sur le chemin. Arrivés à bon port, nous nous ruons vers le magasin Uniqlo le plus proche où Maman et Yolande font l’acquisition d’un imperméable et Maman ajoute chaussettes et pantalon à cet achat. On n’avait pas anticipé le temps !
Nous trouvons un très bon restaurant de nouilles où nous sommes les seuls touristes. Nous nous régalons de udon ou soba selon le choix de chacun et Jérôme a même le flair de commander des nouilles au curry qui semblent délicieuses ! Repus, nous nous dirigeons ensuite vers le temple Senso-Ji, le plus vieux temple de Tokyo. C’est un temple bouddhique dédié à la déesse Kannon, très populaire au Japon car elle incarne la compassion. On y trouve la plus grande lanterne de papier rouge du pays ainsi que deux sandales de pèlerin immenses qui portent chance à ceux qui les touchent.
Nous visitons le bâtiment Honkan du musée national de Tokyo qui regorge de magnifiques calligraphies, estampes, tableaux, soieries, armures et objets archéologiques. L’art asiatique est fin et précis. Les couleurs sont belles et souvent très bien conservées. Nous allons ensuite dans le bâtiment Hōryū-ji qui abrite la galerie des trésors soit des objets appartenant au Trésor du Patrimoine National (l’une des plus hautes distinctions qu’un objet puisse recevoir au Japon). Le bâtiment en lui-même est un bijou architectural que nous apprécions tous.
On marche finalement beaucoup à Tokyo et nous rentrons épuisés par cette longue journée ! Le métro est calme, des panneaux indiquent aux passagers qu’il est préférable qu’ils ne passent pas d’appel dans les wagons. Souvent d’ailleurs, les panneaux n’interdisent pas de faire quelque chose, ils indiquent, disent qu’il serait préférable de ne pas faire ceci ou cela. C’est quelque chose qui m’a marqué. On n’interdit pas car on sait que de toute manière les citoyens ne sortiront pas du rang ou on le fait car demander gentiment a plus de chance de succès que d’interdire ? Vous avez deux heures…
C’est ce soir-là que Louis-Alban achète enfin sa guitalélé, un ukulélé avec six cordes comme sur une guitare. Petit et donc pratique pour le voyage il m’en parle depuis quelque temps et après plusieurs déconvenues en Birmanie (est-ce bien étonnant), il trouve enfin son bonheur à Tokyo ! Nous allons ensuite acheter le dîner dans un restaurant de bentos à emporter recommandé par notre travel agent. Des salades, pâtes, sushis, viandes sont proposés. Ça pourrait être banal mais on est à Tokyo donc tout sort de l’ordinaire. D’abord on ne comprend rien à ce qui est écrit, donc on ne sait pas vraiment ce que l’on prend et puis l’atmosphère est différente. Ce que nous avons choisi et finalement très bon et convient à tout le monde et nous passons une très bonne soirée tous les 5 dans notre petit appartement !
Nous visitons deux autres sanctuaires shintoïstes pendant notre 3ème jour à Tokyo : le Yushima Tenjin et le Nezu. Ils sont comme le sanctuaire Meiji-Jingu : épurés, délicats et l’atmosphère y est douce. Pour le déjeuner, nous trouvons par hasard dans le quartier du deuxième sanctuaire un bon restaurant de sushis qui fait l’unanimité et nous retournons au temple Meiji-Jingu. Nous n’avions en effet pas pu visiter le jardin aux iris lors de notre première visite. Si nous avons raté les cerisiers, nous aurons au moins vu les iris !
Nous continuons notre balade dans la rue Takeshita qui ne vaut pas, contrairement au reste du quartier Harajuku, toute la publicité qu’en font les guides. On voit bien quelques adolescents déguisés mais pas tant que ça et la rue est bondée ! Ce qui est aussi le cas de Shibuya où nous nous rendons ensuite, mais là ça vaut vraiment le coup ! Nous prenons une boisson au Starbucks pour admirer la vue sur le plus grand passage piéton du monde. Nous ne sommes bien sûr pas les seuls touristes à avoir eu cette idée et certains se prennent le bec pour savoir qui est assis depuis le plus longtemps sur les sièges donnant sur la baie vitrée. C’est dommage de se gâcher la vie pour des choses comme ça ! Nous apprécions le flot impressionnant de passants à chaque feu rouge. Ils vont dans tous les sens et d’ailleurs nous constaterons que plusieurs passages piétons à des carrefours dans la ville sont peints en diagonale ce qui est très pratique vu la masse de passants à chaque feu rouge.
J’amène ensuite tout le monde dans une petite pièce remplie d’adolescentes au 1er étage d’un bâtiment qui ne paye pas de mine pour faire un purikura, ces fameuses photos retouchées qui font fureur auprès des jeunes japonaises. On joue le jeu et le résultat est très drôle !! Nous sommes de vrais personnages de manga avec nos grands yeux ronds et notre teint lisse !
Comme Maman veut voir des robots dans la rue, nous retournons près de Shinjuku dans le quartier de l’électronique. Grosse déception, nous ne voyons aucun robot devant les magasins ou restaurants et par dépit nous finissons par faire des photos sur les deux immenses femmes robots à forte poitrine du Robot Restaurant. Nous tombons par contre sur le cinéma Imax qu’un godzilla immense est en train de dévorer et nous nous baladons dans ce quartier où l’on a l’impression qu’il y a encore plus d’enseignes lumineuses qu’ailleurs. Il y a un monde fou dans la rue et dans les magasins comme si la ville vivait 24h/24h à un rythme effréné. Yolande et Maman ayant repéré un très bon restaurant de ramen près de l’appart, nous retournons dans notre quartier et prenons tous notre mal en patience pendant l’heure et demi de queue qui nous sépare du dîner qui s’avère effectivement délicieux ! On mange très très bien, comme d’habitude !
Hakone
Hakone est une station balnéaire très populaire auprès des tokyoïtes qui s’y échappent le weekend. Située dans les montagnes, c’est le lieu idéal pour faire des randonnées mais aussi profiter des sources d’eau chaude dans les onsen et admirer le Mont Fuji depuis le lac Ashi. Nous logeons dans un très beau ryokan, une auberge typique au Japon. Nous sommes accueillis par un employé un peu bourru qui accepte de prendre nos bagages mais nous intime de revenir après 15 heures pour l’enregistrement. Nous ne nous formalisons pas car comme nous n’avons de toute manière que la journée sur place nous avons d’autres choses à faire ! Nos plans sont contrecarrés par la météo qui ne nous permet pas de prendre le téléphérique pour le lac Ashi. Qu’à cela ne tienne nous prenons plusieurs bus grâce auxquels nous pouvons observer les gestes des conducteurs de bus. Avant chaque départ, le chauffeur dit quelques mots et fait des signes précis avec ses mains en haut en bas, à droite et à gauche. Au début je pensais qu’il avait des tocs. Mais dans le deuxième bus, Louis-Alban comprend que les conducteurs ne sont pas tous pris des mêmes manies par hasard et qu’ils font ces gestes et ces mots pour contrôler dans les rétroviseurs que la voie est libre et en informer les passagers. De manière générale, les conducteurs de bus parlent beaucoup au Japon. On pense que c’est pour dire qu’ils démarrent, qu’ils tournent, qu’ils vont s’arrêter… Mais comme au final on ne sait pas ce qu’ils disent nous nous amusons à imaginer qu’ils racontent leur journée, leur déjeuner, leur dispute avec leur femme, etc… !
Arrivés au lac Ashi, nous embarquons dans une frégate kitchissime qui doit nous amener de l’autre côté du lac au sanctuaire Hakone-Jinja où se trouve un torii rouge planté dans l’eau. Le soleil se lève et vers la fin de la traversée, nous finissons par voir l’emblématique mont Fuji ! Son sommet n’est pas enneigé mais on reconnaît sa forme caractéristique. Le sanctuaire est caché dans une superbe forêt d’arbres immenses à côté desquels on se sent tout petit !
De retour au ryokan, nous nous dispatchons dans les deux chambres. Une pour les filles, l’autre pour les garçons. Ce sont des hébergements typiques du Japon donc tout le monde dort par terre sur le tatami ! Les chambres sont très jolies et la vue sur les montagnes très agréable. Les lits ne sont pas faits lorsque nous y entrons ce qui nous permet de profiter d’un bon thé sur la table basse située au milieu du tatami. Ils le seront par la suite pendant nous dînerons.
Les ryokans sont également réputés pour leur cuisine ce que nous aurons le bonheur de découvrir ce soir-là. Habillés en yukata, le kimono d’été, nous nous retrouvons dans notre salle à manger privée. Notre serveuse est un phénomène. Elle est très joviale et a d’ailleurs un rire puissant. Elle nous affuble de tous les prénoms de stars françaises qu’elle connaît ce qui la fait beaucoup rire. Jérôme est Alain Delon pendant l’entrée puis devient Jean Gabin au plat principal. Maman et Yolande sont alternativement Catherine Deneuve ou Brigitte Bardot. Cela continue ainsi pendant toute la soirée, ce qui nous fait bien rire aussi !
Notre menu est le suivant :
1.Amuse-bouche
2.Hors d’oeuvre Platter
- Tomato, eggplant, onion salad
- Taro stem, okra with Japanese vinegar
- Conger sushi rapped by bamboo leaves
- Deep-fried soft-shell crab, sweet baby peach
- Asparagus tofu, urchin
3.Soup
- Abalone, water shield, yam, somen noodle
4.Seasonal Dish
- Grilled sea bream with Japanese pickles sauce
- Grilled vegetables
5.Hot Pot
- Wagyu-beef shabu-shabu pot
6.Rice Platter
- Rice
- Japanese Pickles
7.Dessert
- Japanese agar
- Fruits
- Seiko, Japanese sweets made with lotus roots
Un festin donc…. ! Nous découvrons beaucoup de saveurs différentes, des mets très fins dans de la vaisselle parfois minuscule mais toujours très jolie. L’apothéose de ce dîner est le shabu-shabu soit des tranches fines de bœuf que l’on nous amène crues et que nous faisons cuire nous même dans de l’eau chaude avec des nouilles et des légumes. Un genre de fondue bourguignonne sans huile. On se régale ! Et notre hôtesse ne cesse de répéter shabu-shabu en hurlant et en rigolant !
Avant de tomber dans les bras de Morphée, nous testons les onsens. Pas tous en même temps car ces bains d’eau de source chaude se prennent nus ! Il y a tout un protocole à respecter, on se lave avec des petites bassines en bois, on rentre dans le bain, on suffoque, on retourne se rafraîchir grâce aux bassines et on retourne dans le bain. C’est très relaxant et cela aurait des vertus thérapeutiques.
Kyoto
Après un énorme et délicieux petit-déjeuner au ryokan similaire au dîner de la veille mais dont certains mets ne nous font malheureusement pas très envie à 7 h du matin (le poisson grillé par exemple), nous prenons un bus direction la gare. Notre prochaine destination est Kyoto, la capitale culturelle du pays, et notre train part vers 9 h. Ou plutôt partait… La nature nous joue des tours et un séisme d’intensité 6 a frappé la banlieue d’Osaka à 8 h du matin. Je l’apprends en demandant le quai de notre train à une agent qui me répond le plus naturellement possible que notre train ne part pas “because there was an earthquake on the way in Osaka”. Entendre ce mot là pour la première fois, ça fait bizarre ! Je constate en effet sur les panneaux que notre train est annulé et que l’on ne sait pas quand le trafic pourra reprendre. Une file commence à se créer près du guichet. Nous élisons domicile au Starbucks de la gare et commençons à voir apparaître en ligne des articles sur les dégâts causés par le séisme. Je vais souvent me renseigner auprès de l’agent et je constate à chaque fois que personne ne râle, tout le monde attend sagement son tour en ligne. Les agents sont souriants et semblent très efficaces. C’est très étonnant ! Nous rencontrons d’autres voyageurs avec qui nous décidons de prendre un train qui mettra 7 heures pour arriver à Kyoto. C’est vraiment dommage car nous adorons les Shinkansen. Ils sont confortables et il y a plus de place pour les jambes que nul part ailleurs ! Finalement, vers 14 h, alors que nous nous dirigeons vers le train le plus long, nous retrouvons par hasard une agent qui nous avait informée plus tôt qui nous indique que les Shinkansen viennent de reprendre et que le nôtre part dans pas longtemps ! Génial ! Notre trajet jusqu’à Kyoto dure quand même plus longtemps que prévu car, en raison d’une réplique du séisme, le train s’arrête une bonne heure dans une gare. Au bout d’un moment, L-A sort du train pour s’acheter à boire et lorsqu’il est dehors le conducteur diffuse un message. Je demande à ma voisine/interprète depuis le début du voyage ce qu’il dit et elle m’annonce que le gouvernement a donné son feu vert pour que le train reparte et que le train part maintenant ! Vous n’imaginez pas la vitesse à laquelle L-A a couru lorsqu’il m’a entendu crier depuis la porte que le train partait !!
Nous arrivons à Kyoto en début de soirée et retrouvons un nouveau travel agent dans la maison que Yolande a réservé. Elle est superbe ! Toute en bois et très épurée, c’est un très beau logement. Elle appartient à un couple de français qui habite à Kyoto juste à côté de notre maison. Le travel agent nous donne ses recommandations sur la ville et nous conseille d’aller faire le plein de nourriture au supermarché car on ne sait pas quelle sera l’intensité des répliques (normalement c’est moins fort que la première secousse, mais il est un peu alarmiste). Nous en profitons pour dîner à la maison et nous écroulons de fatigue après cette journée intense ! La nuit n’en est pas moins mouvementée car nous sommes tous réveillés une première fois vers minuit par une grosse secousse. C’est très, très impressionnant… Surtout lorsque l’on dort directement sur le tatami comme c’est le cas de L-A et moi dans ce logement. D’autres secousses perturbent notre sommeil au petit matin et nous nous retrouvons au petit-déjeuner tous… secoués par cette nuit agitée !
Malgré quelques répliques les nuits suivantes et une météo en dent de scie, notre séjour dans la ville aux 1000 temples n’en fut pas moins très agréable.
Le premier jour nous commençons notre visite par un temple qui n’était pas prévu au programme : l’Eikan-do Zenrin-Ji. Il restera l’un de nos endroits préférés en raison de l’atmosphère sereine qui s’en dégage, de son architecture et de son agencement à flanc de colline. Le suivant, le temple Nanzen-Ji, nous touche moins alors que c’était celui initialement prévu. Comme quoi, les erreurs font bien les choses ! Tous ces temples sont quand même très impressionnants. Ils sont très anciens, imposants mais en même temps très raffinés. Rien ne semble avoir été laissé au hasard (comme pour tout dans le pays ?). Nous continuons notre balade vers le chemin de la philosophie, un joli chemin de pierre bordant un cours d’eau dans lequel on peut voir d’énormes poissons lutter contre le courant. Des hortensias de plusieurs teintes de bleu jalonnent le sentier. Le chemin porte ce nom car un important philosophe japonais l’empruntait pour sa méditation quotidienne. Nous ne croisons pas grand monde, c’est très calme et très agréable.
Nous retrouvons de l’animation aux abords du Ginkaku-Ji, le pavillon d’argent. Nous avons du mal à identifier le pavillon parmi tous les bâtiments car il n’est pas entièrement recouvert d’argent mais le jardin zen ne nous laisse pas indifférent. Tout est à sa place, bien taillé, bien ordonné et la nature est délicate. Des jardiniers s’affairent à enlever des minuscules mauvaises herbes qui poussent dans la mousse (c’est très important la mousse au Japon). Autant dire que ça a l’air d’être un travail de titan ! D’ailleurs en règle général, les jardiniers que nous croisons ont l’air très concentrés et semblent avoir des tâches très spécifiques : balayer des pierres, enlever certaines feuilles de certains arbres à certains endroits. Ce sont des artistes de la nature ! Le jardin de sable est aussi très beau, une partie représente des vagues et l’autre le mont Fuji.
Nous visitons ensuite le Kinkaku-ji, le temple d’or situé de l’autre côté de la ville. Cette fois-ci on ne peut pas le rater !
Le deuxième jour nous commençons par visiter le complexe Kiyomizu-dera qui abrite des temples bouddhistes et des sanctuaires shintoïstes. Le bâtiment principal est un immense édifice à flanc de colline monté sur pilotis dont l’intérieur est magnifique. Il est classé au patrimoine mondial de l’Unesco, comme le Kinkaku-Ji et le Ginkaku-Ji. La couleur orange de certains temples du complexe est éclatante.
Nous nous baladons ensuite dans le quartier de Gion, le quartier des geishas. Elles ne doivent pas aimer la pluie car nous n’en croisons aucune. Nous finissons au Nishiki Market, une allée couverte de 400 mètres de long bordée de restaurants, poissonneries et de petites épiceries vendant les mets les plus divers. On l’appelle aussi le ventre de Kyoto. Nous n’y déjeunons pas et préférons tester une spécialité locale, les okonomiyaki. Nous n’avons pas dû aller au bon endroit, car à part celui de Yolande, nous trouvons ces galettes de pâtes très lourdes. L’après-midi, nous nous baladons dans les passages couverts pour trouver cartes postales et autres souvenirs.
Le troisième jour, nous visitons le jardin de la villa impériale Katsura en deux groupes. Louis-Alban et moi y allons en premier pendant que le reste de la troupe se rend dans un marché local à l’est de la ville. Nous attendons que Maman, Yolande et Jérôme finissent leur visite dans un petit café où nous buvons un bon thé matcha et regardons les japonais manger de la “shaved ice”. C’est très particulier et ce n’est pas la première fois que nous voyons ça en Asie. Les jardins de la ville Katsura sont très beaux mais ils ne nous touchent pas autant que Maman, Yolande et Jérôme. Ils font pourtant partie des biens culturels importants du Japon et les jardins ainsi que les bâtiments sont étudiés depuis des années par les architectes japonais. Nous comprendrons plus tard leur importance lorsque nous visiterons une exposition consacrée à l’architecture japonaise.
L-A nous amène déjeuner de très bons bentos avant que nous n’entamions la visite du château Nijo qui fut la résidence du premier shogun de la période Edo (oui moi aussi j’ai regardé sur Google pour me souvenir). Il s’étend sur plus de 27 hectares en plein milieu de la ville et est très bien conservé. Les salles immenses sont superbement décorées, le plafond est différent d’un couloir à l’autre. On ne peut malheureusement pas prendre de photos mais nous trouvons tous cet édifice magnifique. En plus, le soleil est revenu depuis quelques temps et cela fait beaucoup de bien !
Nous nous rendons ensuite au Tosho-Gun qui est malheureusement fermé mais quand même impressionnant à voir puis allons déambuler dans les petites rues traditionnelles près de notre maison dans le quartier de Gion. Le soir c’est open sushis pour L-A et moi. On adore ça, on en profite. Et surtout nous ne sommes jamais déçus ici, le poisson est vraiment trop bon !
Miyajima
Encore plus au sud, l’île de Miyajima est l’un des trois plus beaux endroits à visiter au Japon. C’est une île située dans la province d’Hiroshima et nous y arrivons sous un grand soleil. Nous logeons au ryokan Iwaso, l’hôtel emblématique de l’île. Le personnel est très accueillant et souriant mais l’enregistrement n’est toujours possible qu’à 15 heures. Nous en profitons donc pour monter en haut du Mont Misen d’où nous avons une vue imprenable sur les environs. Le soir, nous festoyons dans une salle privée et goûtons encore une fois à des mets délicats et originaux. Les textures et le goût sont parfois surprenants et le menu est tout aussi long et varié que dans le premier ryokan.
Notre petit déjeuner n’est pas aussi copieux qu’à Hakone et tant mieux. Nous l’apprécions aussi certainement plus car nous n’avons pas d’impératif ce matin-là. Nous sortons visiter l’imposant sanctuaire Shenjokaku où nous prenons le temps de nous asseoir tellement l’atmosphère y est agréable. Nous déjeunons ensuite en ville après nous être faufilés entre les centaines de daims en liberté et le soir nous nous rendons au sanctuaire d’Itsukushima inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco. Il comporte un grand torii flottant (lorsque la marée est haute bien sûr) qui est l’un des édifices les plus populaires au Japon. On l’appelle aussi la porte du Japon.
Le soir, rebelote, nous dînons encore une fois merveilleusement bien. Ces délicieux dîners vont nous manquer lorsque nous serons à nouveau tous les deux ! Après le dîner, nous profitons de l’onsen de l’hôtel qui donne sur une rivière calme.
Le dernier jour nous nous rendons au Daisho-In, un temple bouddhique qui contient plus de 500 statues du bouddha. Il paraît qu’une vieille dame originaire de l’île s’occupe de tricoter tous les petits bonnets des bouddhas de Miyajima depuis des dizaines d’années. Dès qu’un bonnet est usé ou perdu, on lui en commande un nouveau ou elle fait des retouches. Nous découvrons une superbe salle creusée dans la montagne où sont alignés des dizaines de lanternes.
Nous prenons ensuite la route pour Hiroshima où nous laissons à contrecœur Yolande, Maman et Jérôme repartir pour Paris. Cela nous a fait beaucoup de bien de les voir et nous avons vraiment eu de la chance car nous n’aurions pas pu découvrir le pays de cette manière sans eux !
5 responses to “Le Japon : entre tradition, séisme et modernité”
Vous faites un excellent blog. Les photos sont très bonnes, et le texte très intéressant. Bravo! Vous faites un beau voyage!
Merci Alain !
J’ai du retard dans mes lectures!!! Vous êtes au Chili et je lis le Japon. Arf
Mais comme à chaque fois on découvre le pays avec vos yeux! Et quel pays, merci pour toutes ses belles photos! Je vous attends à NYC pour les MOCHIS version US et pour écouter de cette quitalélé. (Et pas seulement évidement)
Ps: la course de Alban pour le Shinkansen devait être magique à voir.
Si tu veux que je te joue un morceau particulier à NY, dis moi ! Et oui j’au couru très très vite, j’ai sûrement du battre un record !
Ça nous fait super plaisir de savoir que tu lis le blog, même si tu le lis en retard !!