Temples séculaires et vélos électriques à Bagan


Notre séjour de 4 jours à Bagan fut encore plus confortable que celui de Mandalay. Romain m’ayant offert des nuits d’hôtel pour Noël, nous décidons d’utiliser ce joker à Bagan. Nous réservons un hôtel avec une piscine qui nous permettra de nous rafraîchir après des journées de visite sous 40°C.

Avec Angkor au Cambodge, Bagan fut le plus grand empire de l’Asie du Sud Est. Le site comprenait plus de 10 000 temples au XIIIe siècle. Il n’en reste aujourd’hui plus que 2000 environ. Jusqu’à cette année, il était possible de monter sur n’importe quel temple pour contempler le coucher et le lever du soleil qui sont des incontournables de toute visite du site. Les autorités ont fermé l’accès à quasiment tous les temples depuis le mois de février. Ce n’est pas de chance mais d’un côté c’est compréhensible. Bagan attire de plus en plus de touristes et l’escalade sur les temples n’est certainement pas la meilleure manière de les conserver.

Les habitants de la ville ont toutefois su tirer profit de la fermeture. Dès 4h du matin et pendant toute la journée, ils interpellent les touristes: “sunrise ?”, “sunset ?”. Une fois le touriste hameçonné, on le guide jusqu’à un temple sur lequel il est encore possible de grimper. La vue est plus ou moins jolie selon le guide mais indéniablement, après avoir laissé le touriste profiter du paysage, tous les guides vous font asseoir et sortent de leur sac à dos des dizaines de peintures qu’ils tentent de vous vendre. Malin !

Nous décidons de ne pas nous lever aux aurores le premier jour et émergeons à 6 heures pour profiter de la fraîcheur matinale. Après un délicieux petit déjeuner dans notre palace, nous montons sur nos vélos électriques pour nous attaquer à la visite des temples. Le vélo électrique, c’est particulier … Si Louis-Alban se débrouille très bien après quelques coups de pédale, je galère et ne trouve pas cela très agréable. Il peut être difficile d’imaginer quelqu’un ne pas réussir à faire du vélo électrique et pourtant ça existe.

La matinée n’en est pas pour autant gâchée car tout d’abord les temples que nous visitons sont magnifiques et je finis par échanger mon vélo avec celui de L-A qui n’en peut plus de m’entendre rouspéter et qui concédera ensuite que le vélo était défectueux.

Nous entamons notre visite par la pagode Swezigon, lieu actif de la religion bouddhiste au Myanmar. La tête complètement ailleurs, je me suis habillée avec un short alors que cela fait bientôt 4 mois que nous visitons des temples dans lesquels les vêtements trop courts sont prohibés. Bien sûr, Bagan n’échappe pas à la règle. Cet oubli est un excellent prétexte pour s’acheter un longyi, première folie du voyage ! Le longyi est un long morceau de tissu enroulé autour de la taille faisant office de jupe. Comme la grande majorité des hommes au Myamar, jeunes ou moins jeunes, porte également le longyi, il n’en faut pas plus à L-A pour qu’il s’achète également sa jupe !

La pagode est superbe mais nous arrivons à saturation en ce qui concerne les pagodes et elles ne nous émeuvent plus autant qu’avant. Leur taille est impressionnante, mais l’architecture reste la même. Au contraire, les temples que nous visitons ensuite nous touchent beaucoup plus.

Nous sommes saisis devant la taille, l’architecture et la finesse de la plupart de ces édifices construits en brique rouge. Comme à Mandalay, la structure de certains d’entre eux nous rappelle les églises gothiques. La chose la plus étonnante est que l’intérieur des temples est recouvert de peintures. Elles sont bien différentes de celles d’Angkor et si les couleurs sont effacées ou noircies par le temps, on peut imaginer qu’elles furent un jour éclatantes. En revanche, la peinture de presque toutes les statues de bouddha est intacte. Les habitants du Myanmar n’aimant pas que le bouddha ne soit pas resplendissant, ils repeignent régulièrement leur idole même lorsque la statue date de plusieurs siècles.

Nous sommes seuls presque partout ce qui, avec notre lampe frontale et nos chapeaux vissés sur la tête, nous donne l’impression d’être les premiers explorateurs de la région. Mais comme nous sommes quelquefois accueillis par les familles qui vivent dans l’enceinte des temples et qui sont chargées de veiller sur eux, cette impression s’atténue ! On nous ouvre le temple et on nous donne des explications bienvenues. Toujours avec un grand sourire et souvent dans un bon anglais.

Malgré la chaleur, la saison des pluies nous apporte parfois un peu de fraîcheur les premiers jours. Le ciel est un champ de gros coussins blancs qui contraste avec le bleu azur en arrière plan. Nous finissons la journée en haut d’un temple à regarder la nuit chasser le soleil. Les nuages sont toujours de la partie et cachent une partie du coucher du soleil mais les éclairs que l’on aperçoit au loin donne un autre charme au moment.

Les deuxième et troisième jours, nous nous levons à l’aube pour admirer le lever du soleil depuis le sommet d’un temple. Pour notre premier lever de soleil, nous avions repéré la veille plusieurs édifices sur lesquels nous pouvions monter. Le soleil se levant à 5h30 au mois de mai, c’est donc tout naturellement que nous nous levons à 4h30 pour enfourcher notre scooter électrique. Vous l’aurez compris, le vélo électrique ne nous a pas emballés. Sur le chemin, nous croisons un jeune homme qui nous convainc d’abandonner nos plans et de le suivre. C’est ainsi que lancés à pleine vitesse, environ 40km/h, nous rejoignons une plateforme séculaire. Malgré l’heure bien matinale, il fait déjà une chaleur étouffante mais cela est peu de chose en comparaison du spectacle grandiose qui nous attend.

Malheureusement, le spot est connu et quelques touristes débarquent escortés par un local. Le clou est le car de chinois estampillé ” Nikon tour in Bagan” qui déverse une armée de photographes en herbe tous munis de leur trépied et d’objectifs certainement inversement proportionnels à la taille de leur … cerveau. Si le spectacle du soleil chassant la nuit n’en reste pas moins sublime, les commentaires incessants et la fumée des clopes entachent un peu le moment. Heureusement, j’ai la bonne idée de passer mes nerfs sur l’un d’entre eux qui a le malheur de jeter sa cigarette, l’air de rien, sur un temple millénaire. Ça les calme un moment et nous pouvons admirer sereinement le soleil qui se lève entre les nuages et les temples dans un manteau orangé.

 

Après ce beau début de journée, nous rentrons à l’hôtel pour profiter du buffet du petit-déjeuner de 15 mètres de long et de la « egg station » et dormir quelques heures. Au plus chaud de la journée, nous profitons du soleil et de la piscine avant de retourner visiter des temples en fin d’après-midi. Les couleurs de la nature et des temples se conjuguent à la perfection. L’ocre, le vert, le bleu et le blanc nous offrent des panoramas majestueux et paisibles. Nous prenons notre temps dans les temples qui nous offrent souvent une parenthèse de fraicheur, nous échangeons avec les locaux et terminons encore la journée devant un beau coucher de soleil. Cette fois nous sommes seuls. Le « secret temple » que nous a indiqué le serveur du restaurant dans lequel nous avons dîné la veille en est vraiment un.

Nous y retournons d’ailleurs le lendemain pour lever du soleil. Malgré l’assurance d’avoir des nuages en cette saison, voir le jour se lever et la nuit prendre le relais sont des moments tellement intenses à Bagan qu’il nous paraît inconcevables de ne pas y assister. Avant de rentrer pour la sieste matinale et le petit-déjeuner, nous visitons de nouveaux temples et pagodes en nous perdant dans un marché local où l’on nous regarde avec des yeux ronds puis de grands sourires.

De grosses gouttes de pluie nous surprennent alors que nous profitons de la piscine en début d’après-midi. La pluie s’intensifiant nous décidons de consacrer cet après-midi à lire, blogguer et faire du MOOC et remettons notre excursion au lendemain.

Malheureusement les pluies de la mousson s’étalent souvent sur plusieurs jours et nous nous réveillons le lendemain sans qu’il n’y ait eu d’accalmie depuis la veille. Qu’à cela ne tienne, nous bravons les éléments et à l’abri sous nos ponchos (orange fluo pour elle et vert fluo pour lui) nous enfourchons notre scooter électrique pour partir à l’assaut des derniers temples de notre liste. Deux heures après, nous nous retrouvons au milieu d’une plaine sous des trombes d’eau, le scooter embourbé. S’ensuivent de bons fous rires lorsque nous glissons dans la boue avec nos tongs qui pèsent 3 tonnes et que le scooter patine, dérape et manque de tomber plusieurs fois.

C’est le signe qu’il est temps de ranger nos maillots de bain et de sortir nos chaussures de trek pour rejoindre le lac Inlé.

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3 responses to “Temples séculaires et vélos électriques à Bagan”

  1. Pas de photo de l’embourbement c’est dommage parce qu’on aurait bien ri 😜
    Sur qq photos de monastere : on croirait le voir château qui il y a à l’entrée du parc de Disneyland incroyable Disney a dû s’en inspirer!

  2. Beaucoup de Poésies à Bagan! La danse de la nuit et du jour vous a inspirés. (Oui, à moi aussi!)

    Point Fashion: La jupe vous va très bien à tous les deux. Tendance, tendance! Septembre issue, on arrive!

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