A peine le pied posé au Myanmar, nous avons le sentiment que nous n’allons pas uniquement visiter le pays mais également y faire de belles rencontres. Un peu comme au Cambodge. Il s’avère que cela va être encore plus intense.
Mandalay
Notre première destination est Mandalay, l’une des grandes villes du pays. L’accueil à l’hôtel est très chaleureux et surtout notre hôtel est d’un standing supérieur à celui de ceux dans lesquels nous séjournons habituellement.
Le gouvernement du Myanmar veut apparemment favoriser le tourisme haut de gamme et impose des prix supérieurs à ceux de tous les autres pays d’Asie du Sud Est. Mais ne vous en faîtes pas, aucun hôtel ne nous coûtera plus de $28 la nuit !
Ici, les lits sont confortables (nous dormons dans une chambre à deux lits simples, c’est moins cher), la salle de bains privative est propre et le petit-déjeuner est inclus dans le prix de la chambre ! Le seul problème de cet hôtel est qu’il est situé tellement près d’une mosquée que nous avons l’impression que le muezzin appelle à la prière au pied de notre lit en plein de milieu de la nuit. J’ai vérifié, ce n’était pas le cas. Mais c’est troublant. Par contre, l’avantage d’être dans le quartier musulman est que nous avons trouvé un petit restaurant de rue qui sert de délicieux chapatis et curry. Nous y dînerons quasiment tous les soirs !
Nous passons une journée à visiter la ville à vélo sous un soleil de plomb. La circulation dense et la pollution nous rappellent Katmandou. Nous montons à pied en haut d’une colline pour visiter la pagode Sutaungpye. Nous devons nous déchausser pour monter les 224 mètres de dénivelé qui nous séparent du temple. L’ascension est ponctuée d’escaliers plus ou moins en bon état et de temples plus ou moins grands et jolis. Nous croisons des familles et des groupes d’écoliers avec lesquels nous échangeons d’innombrables sourires et “hello”/”mingalabar”. Les enfants pouffent souvent de rire et partent en baissant la tête après ces échanges. Certains nous suivent, d’autres nous regardent à la dérobée. C’est étrange et touchant à la fois. Les professeurs qui accompagnent les groupes sont des moines. Ils parlent quelques mots d’anglais et sont ravis de communiquer avec nous. En plus, j’ai l’impression qu’ils sont conscients que cela augmente leur aura auprès de leurs élèves.
Beaucoup de personnes nous prennent aussi en photo. Au début c’est étonnant car nous avons plus l’habitude d’être les photographes. Et puis on se prend au jeu et on s’amuse de ces séances photos improvisées avec un, puis tous les membres d’une même famille, avec des moines ou avec toute une classe.
Nous visitons aussi le monastère Shwenandaw construit intégralement en teck au XIXème siècle et dans lequel des hordes de chauve-souris ont depuis élu domicile. Les décorations et ornements sont d’une finesse incroyable. Des nagas, des danseurs et multitudes de fleurs ont été taillés dans le bois et la toiture donne l’impression d’un champ de stalagmites façonnées.
Inwa
Pour notre deuxième journée, nous louons un scooter et partons à l’assaut des anciennes capitales royales situées en bordure de la ville.
Sur le chemin, nous nous arrêtons au marché de jade. C’est une ville dans la ville. Des centaines de petites cabanes sont alignées les unes à côté des autres sur plusieurs kilomètres carrés de terrain auquel on accède grâce à une minuscule entrée. Des hordes de jeunes hommes façonnent ou coupent des morceaux de toutes tailles. Les outils sont le plus souvent faits maison et l’on peut voir des artisans ciseler de petits morceaux de jade grâce à un tournevis sur lequel est fixé une vis. Dans d’autres cabanes, des marchands, majoritairement indiens ou chinois, réalisent des transactions. Certaines cabanes abritent des billards, des bars ou des cantines pour le déjeuner. Des dizaines de stands de Kun Ja sont disséminés çà et là. Le Kun Jan est une noix de bétel roulée dans une feuille de bétel avec parfois un peu de tabac et/ou de la chaux. Quasiment tous les hommes au Myanmar (et certaines femmes dans les campagnes) chiquent ce mélange qui aurait des propriétés stimulantes et qui se transforme en pâte rouge. Ils le crachent ensuite n’importe où sur les trottoirs, sur la chaussée depuis leur scooter, dans les rigoles, aux abords des temples. Il y a donc des traces rouges partout par terre dans le pays. Ceux qui ne se lavent pas la bouche conservent aussi cette coloration sur les dents et cela leur donne un côté très sale et/ou carnivore. En tout cas, dans le marché de jade on peut facilement déduire que la vente de Kun Ja est très rentable en regardant le sol.
Entre les marchandages, le bruit des outils et les postes de radios, le bruit est souvent assourdissant. C’est l’effervescence. Nous décidons de déjeuner dans l’une des cabanes restaurants. Nos voisins de table sont étonnés de nous voir nous asseoir, tout comme les restaurateurs qui seront aux petits soins pendant tout le déjeuner. Comme souvent, nous ne savons pas trop ce que nous mangeons mais il y a une base de riz !
Nous nous dirigeons ensuite à Inwa, ancienne capitale royale située à environ 20 km au sud de Mandalay. Après le trajet en scooter, Louis-Alban pousse l’engin dans une barque et nous traversons le fleuve de l’Irrawaddy pour rejoindre la ville. Elle ne compte désormais plus que d’immenses temples et stupas disséminés sur plusieurs kilomètres carrés et quelques rares maisons et magasins de souvenirs de fortune. On se croirait dans une version miniature d’Angkor.
L’architecture des temples est cependant très différente de celle du Cambodge. Certaines voûtes rappellent le style gothique des églises. Nous tombons particulièrement amoureux d’un imposant monastère ocre à plusieurs terrasses et aux fines décorations, le Maha Aung Mye Bonzan. Nous croisons beaucoup d’enfants et de moines mais aussi des enfants-moines. Parmi eux, le professeur d’une classe de jeunes moines demande une photo avec Louis-Alban. Tout le monde était très content de faire cette photo, mais cela ne se voit au final que sur un seul visage !
U-bein
Nous finissons la journée en bas puis sur le plus long pont en teck du monde. D’abord en bas, au bord de l’eau en sirotant une bière bien fraîche et bien méritée puis sur le pont pour admirer le coucher de soleil. Beaucoup de familles ou de couples jeunes ou moins jeune se promènent aussi. On fait quelques photos du paysage et promeneurs qui font aussi des photos de nous !
Nous rentrons à l’hôtel une fois la nuit tombée. Le trajet n’est pas simple et pas très agréable pour Louis-Alban qui est concentré au maximum pour ne pas foncer dans les innombrables scooters qui s’engagent sur la route sans regarder. Une fois notre chapati/curry du soir englouti, nous nous effondrons dans nos lits douillets pour une dernière nuit avec le muezzin.
One response to “Mandalay, ancienne capitale royale du Myanmar”
Mais il manque du texte vous n avez raconté que 3 jours de voyage … ce que vous dites sur la mosquée est étonnant quand on entend ce qui se dit sur ce pays dans les journaux
Allez à plus au Japon