Le mot laotien pour dire bonjour est pour l’instant celui que nous avons le plus rapidement intégré. Il suffit de penser au chapati, une galette indienne que nous mangions tous les matins pendant notre trek, et de le dire comme si on était enrhumé : Sabadi. So easy …!
Nous passons la frontière entre le Cambodge et le Laos par voie terrestre. Un premier mini van nous dépose dans une ville non loin de la frontière où nous attendons un deuxième mini-van qui nous amènera à la frontière où nous prendrons, une fois le visa obtenu, un troisième mini-van qui nous conduira à notre première destination au Laos.
Nous avions lu que les gardes-frontières cambodgiens et laotiens demandent chacun deux dollars par personne pour tamponner le passeport. Bien sûr, c’est de la corruption et nous décidons de tenter de ne pas payer.
Nous sommes un groupe de 6 personnes à passer la frontière. Nous laissons passer tout le monde et constatons que tous donnent les $2. Notre tour venu, le garde-frontière demande l’argent à Louis-Alban qui lui indique qu’il n’a pas d’argent, qu’il n’était pas au courant et qu’il ne fait pas partie du groupe qui vient de passer. Le garde s’énerve, grommelle et nous dit que ce n’est pas normal (HUM…) mais nous entendons finalement le bruit du tampon et il rend son passeport à L-A. Je fais pareil, le garde réagit de la même manière mais me rend mon passeport.
Nous rejoignons le groupe et avons la bonne idée de comparer nos passeports aux leurs avant de nous rendre au poste de frontière laotien. On aurait dû s’en douter, le douanier n’a pas apposé le tampon de sortie du territoire sur notre passeport mais sur une feuille à côté. Malin…
Nous retournons au guichet et demandons aux gardes-frontières de nous laisser sortir du territoire. Ils nous ignorent totalement. Nous nous mettons donc à chanter, taper des ongles sur le guichet et faire tout ce qui nous semble possible pour qu’ils en aient marre et qu’ils tamponnent nos passeports. 30 minutes plus tard, nous commençons à perdre la voix mais les gardes décident enfin de nous tamponner le visa ! On a gagné !!!! Nous partons en courant vers le poste de frontière laotien car les autres ont dû le passer depuis longtemps et l’on ne veut pas que le bus parte sans nous ! D’ailleurs, une fois arrivés le chauffeur nous indique qu’il nous laisse 10 minutes pour faire les formalités sans quoi il partira sans nous. Ayant lu des histoires de voyageurs à qui cela est arrivé et n’ayant aucune autre option de transport car nous sommes au milieu de nul part, nous décidons de payer à cette frontière. Une sur deux c’est déjà pas mal !
Les 4000 îles, Mékong power
Le troisième mini-van nous amène à un port où nous prenons une barque pour l’île de Dondet. C’est une île située au milieu de l’archipel des 4000 îles dans le Mékong. Nous passons excellent séjour là-bas entre excursions à vélo dans les îles, baignades dans le Mékong et visite d’une immense cascade.
Notre hôtel dispose d’une terrasse depuis laquelle on peut voir le coucher de soleil. Notre hôte est très accueillant et il organise même un barbecue gratuit un soir pour tous les locataires.
Depuis Banlung, nous avons d’ailleurs rencontré beaucoup de personnes avec qui nous échangeons expériences, conseils et impressions. Il y a cet ancien trader qui après avoir passé 25 en salle de marché à la City a tout plaqué pour voyager, méditer et faire de l’humanitaire. Un jeune lyonnais qui profite d’une réorientation dans ses études pour voyager. Un italien de 26 ans qui après avoir passé 7 ans à travailler dans la même usine au Nord de l’Italie a eu envie de découvrir le monde en commençant par l’Afrique de l’Est (courageux). Un couple de polonais qui a travaillé un an dans une usine de poisson en Hollande pour se payer le voyage. Des israéliens qui ont l’air d’avoir envie de faire plein de choses mais que les pétards fumés du matin au soir clouent au lit. Un japonais en vacances qui a décidé de franchir le plus de frontières possible par voie terrestre en une semaine. Et j’en passe.
Champasak, entre Juillac et Segonzac
Champasak est un bled complètement paumé au bord du Mékong. Il n’y a pas de centre-ville, pas de marché, quasiment pas de restaurants ni d’hôtels. C’est juste une longue rue qui borde le Mékong. Son intérêt principal est le Vat Phou, un temple angkorien situé à une dizaine de kilomètres. Son deuxième intérêt est le Champasak Spa très bien noté sur Trip Advisor. Nous décidons de vivre notre séjour dans ce village à fond et de faire les deux activités qu’il offre. J’ai peut-être un peu insisté pour la seconde.
Nous nous rendons au Vat Phou à vélo. La route est en mauvais état, il fait une chaleur pas possible, les vélos sont vraiment pourris et nous avons le vent de face … Heureusement le temple vaut le coup ! Il offre une très belle vue sur la région. Le chemin du retour est plus simple car nous nous rendons directement au Champasak Spa où nous passons deux bonnes heures à nous faire dorloter pour 16€ chacun. On finit le massage affalés sur des transats devant le Mékong avec un petit thé à la citronnelle et des rondelles de banane coupées très finement… Il faut savoir se faire plaisir !