Katmandou, Bhaktapur et Nagarkot, nos premiers jours au Népal


Nous y sommes ! Nous allons bientôt atterrir à l’aéroport Tribhuvan de Katmandou. Après un long mais agréable voyage de nuit depuis Paris et une escale de quelques heures à New Dehli, notre avion entame sa descente vers la ville entourée de montagnes vertes. A cette altitude, elle semble construite en legos de différentes couleurs.

Comme tous les voyageurs étrangers, notre première image du Népal est donc celle du hall pour récupérer les bagages. Entre vieux messieurs en costume blanc et visage peint, femmes en sari coloré, jeunes hommes poussant des caddies remplis de matériel hi-fi, l’aéroport annonce déjà un joyeux bazar. La différence de couleur, taille, visage entre les personnes nous interpelle mais ce n’est peut-être dû qu’au fait que nous sommes à l’aéroport !

Nous trouvons rapidement taxi qui nous amène dans notre hôtel pour les trois prochains jours: le bien nommé Nirvana Peace Hotel. Pendant le trajet, le bazar se confirme. Des klaxons dans tous les sens, des piétons qui traversent n’importe comment, de la poussière partout, les innombrables échoppes de nourriture et de vêtements défilent sous nos yeux. Les odeurs de pétrole et la poussière me rappellent l’Afrique.

Nous arrivons à l’hôtel vers 16h, nous installons et sortons dîner après nous être reposés. Voyager c’est déjà fatigant! Il est 19h, il fait nuit noire, un feu a été allumé dans la rue, le flot de voiture s’est ralenti, des échoppes ont fermé, d’autres ont ouvert, la rue est éclairée par la lumière des magasins, des chiens se baladent sur le bord de la route, des enfants jouent, des adultes sont assis sur les pas de porte… Tout semble à sa place et l’on se croirait dans la première scène d’un film.

Nous nous engouffrons dans une rue qui nous amène à Thamel, le quartier animé de la ville, et allons dîner notre premier repas népalais dans un restaurant vivement recommandé par notre guide touristique. Nous y dégustons notre premier dal bhat, plat national népalais, que nous arrosons, Saint Valentin oblige, de deux immenses bières Nepal Ice. Le prix des bières étant supérieur à celui des plats, ce type de repas ne se représentera plus beaucoup par la suite! (Nous avons supprimé les bières bien sûr!)

Après le dîner, nous faisons un petit tour du quartier, plutôt calme à cette heure. Le guide nous informe que les népalais ne sortent pas tard le soir. Nous les imitons et rentrons nous coucher épuisés par cette, si longue,  première journée!

Durbar Square

Le lendemain, malgré une nuit entrecoupée de réveils et après un passage éclair dans la douche commune nous sommes d’attaque, vers 11h, pour visiter la ville. Nous retournons dans Thamel et débutons une balade qui doit nous amener à Durbar Square. C’est la place centrale de la ville où les rois étaient couronnés et qui regroupe leurs palais ainsi que plusieurs temples.

Avant d’y arriver nous croisons déjà une multitude de temples dans les rues. Nous passons également par le Chowk constitué de plusieurs petites rues commerçantes bondées de monde. Je suis impressionnée par le nombre de magasins et de produits à vendre. Si l’on soupçonne certains magasins de fonctionner en blanchissant de l’argent à Paris, on peut se poser la même question ici vu le nombre de commerces : vaisselle, vêtements, épices, nourriture, vêtements, vêtements, vêtements, vaisselle, … les magasins se suivent et se ressemblent!

Une fois arrivé à Durbar Square, nous constatons que le séisme qui a secoué le pays en 2015 a endommagé pas mal de bâtiments. Quelques-uns sont en train d’être reconstruits et il reste tout de même plusieurs temples et palais magnifiques datant des XVIIe et XVIIIe siècles.

Après la balade dans Durbar Square nous nous dirigeons vers le Jardins des Rêves décrit dans le guide comme un havre de paix au milieu de l’agitation urbaine. Ce jardin construit en 1920 s’étendait jadis sur plus d’un hectare. Il n’en reste aujourd’hui que la moitié mais il permet toujours de se couper du bruit des klaxons et de faire une petite sieste allongé dans l’herbe (testée et approuvée).

Le soir, avant d’aller dîner, Louis-Alban prend la grande décision dont il me parle depuis des mois : se faire raser la tête à Katmandou! Après être passés devant plusieurs coiffeurs qui lui semblaient louches, il en trouve un qui l’inspire! Il n’y aura pas de tondeuse et la communication avec le coiffeur fut difficile. En effet, il commence à beaucoup couper mais uniquement sur les côtés. Le résultat est … moyen et en tout cas pas celui attendu! Louis-Alban lui réexplique donc l’idée et, à contrecœur, le coiffeur active son ciseau et coupe tout pour un résultat canon ! Nous allons ensuite fêter cette nouvelle coupe de cheveux avec un très bon dal bhat.

Swayambhunath

Le lendemain, de moins en moins matinaux (nous dormons environ 10h par nuit…) mais de plus en plus frais, nous nous dirigeons à pied vers le temple bouddhique de Swayambhunath situé en périphérie de Katmandou. Après une petite demi-heure de marche et la montée d’un escalier abrupt nous arrivons sur le site classé au patrimoine mondial de l’Unesco. Le stupa central blanchi à la chaux est immense et magnifique. Il est entouré d’une succession de moulins à prières. Les nombreux pèlerins et voyageurs les font tourner sur eux-mêmes en effectuant des tours du stupa (toujours dans le sens des aiguilles d’une montre). Des cloches sont également disposées autour du stupa et chaque pèlerin qui passe devant une cloche l’actionne. D’autres plus petits monuments religieux ont été construits sur la place et sont également pris d’assaut par les pèlerins qui font des offrandes aux représentations de Boudha, se font un tikka sur le front et récupèrent des fleurs qu’ils se mettent dans les cheveux avant de sonner une cloche, faire tourner un moulin et se signer plusieurs fois. Le lieu est empreint de spiritualité si ce n’est les nombreux singes qui s’agitent dans tous les sens et volent la nourriture. Ils participent quand même au charme de l’endroit.

Nous rentrons à Katmandou grâce à notre sens de l’orientation exceptionnel qui nous a d’abord permis de nous perdre. Après un déjeuner au sud de Durbar Square dans un petit boui-boui sombre au fond d’une cour, nous dégustons un délicieux brownie acheté dans un café tout aussi sombre, enfumé et complètement hippie. Nous finissons la journée par une balade dans la ville et le soir mangeons nos premiers mo:mo:, des dumplings à la sauce népalaise.

Bhaktapur

Le lendemain nous partons à Bahktapur, ville située à une demi-heure de taxi de Katmandou et présentée comme la troisième des cités-Etats médiévales de la vallée. Le taxi nous dépose près de notre hôtel où nous avons l’immense plaisir de découvrir que notre chambre comporte une salle de bain rien que pour nous ! Le pied !

Après nous être installés, nous partons à la découverte du Durbar Square de la ville et tombons, à quelques minutes de marche de notre hôtel, sur une grande place avec un immense temple : le temple de Nyatapola. La hauteur et l’architecture de ce temple sont tellement magnifiques que nous passons un long moment à le regarder.

Le temple de Bhairabnath situé à sa gauche est aussi très beau. L’attitude des enfants vis-à-vis des temples prête à sourire. Des tout-petits tirent leurs parents jusqu’à la statue dorée devant le temple, la touchent, se signent, se font eux-mêmes le tikka sur le front et sonnent la cloche avant de repartir dans les bras de leur parent ou leur tenant la main.

Nous continuons ensuite notre ballade à travers Durbar Square. Nous passons devant plusieurs temples intacts, des plateformes sur lesquelles reposaient des temples avant les séismes de 1934 et 2015 et devant la Porte d’Or, bijou de l’orfèvrerie népalaise construite à la fin du XVIIe siècle et qui ouvre sur les cours intérieures du palais royal.

Le lendemain, nous nous baladons encore à travers la ville avant de récupérer nos affaires à l’hôtel pour rejoindre notre prochaine destination.

Nagarkot

Après une grosse heure de bus local au son de la pop népalaise et entassés les uns sur les autres, nous arrivons à Nagarkot. C’est un village situé à 2175 m d’altitude (contre 1300 m pour Bhaktapur – imaginez donc le trajet en bus dans les montagnes …!) réputé pour être l’un des meilleurs endroits pour profiter de la vue sur l’Himalaya.

N’ayant réservé aucun hôtel, nous nous dirigeons vers le moins cher, un peu en retrait du village, recommandé par le guide. Toutes les chambres étant libres, nous choisissons une cabane en bois à flanc de montagne avec un lit bien dur mais mieux que d’autres que nous avons vus. Nous nous baladons dans le village pour essayer de récupérer des informations sur le petit trek que nous voulons faire le lendemain (sans succès) et voir le coucher de soleil sur l’Everest. Malheureusement la brume est trop épaisse et nous ne réussissons pas à le voir. Nous dînons tôt dans notre hôtel et passons une grosse partie de la soirée à accumuler le maximum de couches pour passer la nuit qui s’annonce bien froide dans cette cabane en bois où l’on peut voir à travers les lattes.

Après une nuit difficile non pas à cause du froid (nous mourions de chaud sous nos multiples couches de vêtement et couvertures) mais à cause du bruit fait par des népalais près de notre cabane, nous décidons de changer d’hôtel. Nous trouvons dans le village un hôtel tenu par une famille très accueillante. Cela nous remet d’aplomb après l’accueil peu aimable et la nuit compliquée de la veille. En plus nous avons une douche pour nous avec de l’eau bien chaude (vous l’aurez compris, c’est toujours une bonne surprise dans le type d’hôtels dans lesquels nous logeons)!

Une fois installés, nous partons nous balader en suivant le Nature trail et le Nagarkot Panoramic hiking trail qui devraient nous permettre d’apercevoir l’Everest. Malgré le beau temps, la brume en altitude ne nous permettra pas de le voir. La balade est quand même belle et nous apprécions tous les deux beaucoup nous dépenser au milieu de ces beaux paysages.

Le soir nous dînons dans notre nouvel hôtel qui ne dispose que de tables à l’extérieur. Malgré une bonne douche chaude nous sommes frigorifiés. Le feu de bois allumé dans la cour par le patron et autour duquel nous nous asseyions, y compris le patron avec qui nous discutons, finit par nous réchauffer et nous pouvons ensuite manger un très bon dîner préparé par nos hôtes.

Nous repartons le lendemain matin pour Bhaktapur toujours en bus local. La conduite du chauffeur est plus douce que celle de celui qui conduisait à l’aller, sa musique aussi. Peut-être est-ce dû à l’heure matinale ou au fait qu’il faille bien maîtriser le bus dans les lacets… Le bus se remplit de plus en plus au fur et à mesure de la descente. Arrivés vers Katmandou il est tellement plein que les jeunes garçons chargés de récupérer les sous des passagers ne peuvent plus rentrer dans le bus et sont forcés de se tenir aux barres à l’intérieur mais d’avoir le corps à l’extérieur du bus!

Une fois arrivés à Bhaktapur, ni une ni deux, nous prenons un autre bus local pour Katmandou. Le trajet est moins difficile si ce n’est, comme d’habitude, les nombreux nids de poule sur la route. Cela ne m’empêche pourtant pas de m’endormir comme dans à peu près tous les transports pris jusqu’ici, au grand étonnement de Louis-Alban !

La prochaine destination est Pokhara, ville de départ de notre trek d’où je vous écris !

Premières impressions

Ces premiers jours ont été riches en découvertes et en émotions (dans les bus surtout). Nous sommes heureux d’aller passer quelques jours dans la montagne et de fuir le bazar des villes.

Petit point fashion voyageur : j’ai pu constater que je ne suis pas la seule à être habillée en pyjama (et qui plus est habillée constamment avec le même pyjama) ! Outre les voyageurs pyjamas comme moi, on voit dans Katmandou soit des voyageurs roots, un peu ou à la folie, soit des personnes plus âgées ou jeunes cools habillés en vrais trekkeurs (la catégorie de Louis-Alban of course).

Enfin, après nous être beaucoup interrogés sur les différences physiques entre les personnes que nous croisons dans la rue, le guide nous apprend que le Népal est caractérisé par un très grand multiculturalisme. Les différents peuples ont appris à coexister plutôt qu’à se confondre. Le népali est la langue commune à ces divers groupes ethniques mais il est la langue maternelle de moins de la moitié de la population.

Je vous quitte, nous allons manger un mo:mo:…

 

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